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Retour au pays pour des blessés du Maïdan soignés en Pologne

Retour au pays pour des blessés du Maïdan soignés en Pologne

Dans le hall d'arrivée de l'aéroport de Kiev, Ivan Bukat prend sa fille dans ses bras. Mais sans pouvoir la toucher de ses mains, encore gonflées par les brûlures au troisième degré.

Avec trois autres activistes de la "révolution" ukrainienne du Maïdan, Ivan revient au pays après plus d'un mois à se faire soigner en Pologne.

Quelque 120 Ukrainiens blessés lors des fusillades qui ont fait près de 100 morts fin février sur la place de l'Indépendance de Kiev ont été hospitalisés en Pologne, selon des chiffres officiels. La plupart ont maintenant regagné leur pays.

Varsovie n'a pas ménagé son soutien aux nouvelles autorités pro-européennes issues de la "révolution" qui a fait chuter le régime pro-russe du président déchu Viktor Ianoukovitch.

Dans la nuit du 20 au 21 février, "quelqu'un est entré dans la tente et a mis le feu", raconte Ivan, qui faisait partie des occupants du Maïdan. "Résultat mon visage a été brûlé au second degré et mes mains au troisième degré".

Aujourd'hui il rentre donc à la maison, accompagné de Iaroslav, qui a perdu une main, Igor et Pavlo, tous deux blessés par balle.

Les semaines de convalescence ont parfois été difficiles raconte Pavlo Drozuik, touché au torse le 20 février. "Quand j'ai vu ce qui se passait en Crimée (rattachée à la Russie en mars, ndlr) à la télé, je voulais y aller. J'ai vraiment songé à quitter l'hôpital et partir en Crimée pour les aider".

Prêt à se sacrifier à nouveau s'il le fallait, il se réjouit de regagner enfin son pays. "J'espère que tout sera mieux qu'avant. Que les vies qui ont été données n'aient pas été données en vain. Nous allons nous battre pour construire une Ukraine heureuse et prospère"

A peine descendus de l'avion, Pavlo et Igor n'ont d'ailleurs qu'une idée: retourner sur la place. Drapeau bleu et jaune ukrainien sur les épaules, fanion polonais rouge et blanc à la main, ils descendent du minibus sur le Maïdan encore hérissé de tentes et de barricades, transformé en un gigantesque mémorial à ciel ouvert. Et se montrent l'un l'autre l'endroit où ils ont été blessés.

Des camarades du soulèvement sont encore là. On se salue, on se congratule, on prend des nouvelles. Les deux jeunes gens se signent devant les photos des nombreux morts, les "martyrs célestes" comme ils sont appelés.

Igor Guensirovski, blessé par balle à la jambe le 18 février, reste modeste, même s'il a les larmes aux yeux. "Je ne suis pas venu là en tant que héros mais en tant que citoyen qui veut que les gens vivent bien en Ukraine. Nous voulons protéger notre pays des bandits des forces spéciales et de l'ancien pouvoir".

dsi-so/ml

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