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Début lundi à New York du procès du prêcheur islamiste Abou Hamza

Début lundi à New York du procès du prêcheur islamiste Abou Hamza

Trois semaines après celui du gendre de Ben Laden, un nouveau procès pour terrorisme s'ouvre lundi à New York sous haute sécurité, celui du prêcheur islamique britannique Abou Hamza, extradé de Londres il y a 18 mois.

Borgne, amputé des deux avant-bras, Abou Hamza, qui aura 56 ans mardi, était la figure de proue du "Londonistan", surnom donné aux réseaux islamistes installés dans la capitale britannique à la fin des années 90.

D'origine égyptienne, arrivé à Londres à 21 ans, d'abord videur puis ingénieur puis imam, il tenait ses prêches enflammés, violemment anti-Américains, à la mosquée de Finsbury Park dans le nord de Londres. Le Français Zacarias Moussaoui et le Britannique Richard Reid, tous deux depuis emprisonnés à vie aux Etats-Unis, l'auraient notamment fréquentée.

Abou Hamza qui, après les attentats du 11-Septembre, avait qualifié Oussama ben Laden de "type bien", est accusé à New York de prise d'otages, pour l'enlèvement de 16 touristes au Yémen en 1998 -dont deux Américains-, qui s'était soldé par la mort de quatre otages. Il est inculpé de soutien terroriste, accusé d'avoir voulu créer un camp d'entraînement au jihad à Bly, dans l'Oregon (nord-ouest des Etats-Unis) fin 1999. L'acte d'accusation mentionne nommément Al-Qaïda et Ben Laden en liaison avec ce projet.

Abou Hamza est également accusé d'avoir envoyé des candidats au jihad s'entraîner en Afghanistan durant la même période.

"C'était un facilitateur terroriste, à la portée planétaire", avait commenté en 2004 le ministre américain adjoint à la Justice d'alors, Christopher Wray.

Au total onze chefs d'inculpation ont été retenus. Il risque la réclusion à perpétuité.

Abou Hamza, qui a demandé à ce qu'on s'adresse à lui durant le procès par son vrai nom Mustapha Kamel Mustapha, a plaidé non coupable.

"Je pense que je suis innocent", a-t-il encore affirmé mercredi, lors d'une audience préparatoire au procès.

Cheveux blancs épais coupés ras, barbe blanche, en tenue de prisonnier bleu marine et sans prothèse aux bras, il a suivi avec attention tous les débats préliminaires au procès au tribunal fédéral de Manhattan.

Dans un récent courrier à la juge Katherine Forrest, écrit avec une prothèse spéciale, il a également précisé qu'il comptait témoigner pour sa défense, et qu'il ne voulait pas "exclure ou éviter de mentionner aucune des personnes, organisations ou places mentionnées" dans l'acte d'accusation, espérant que cela soit "important pour les historiens, chercheurs, journalistes et analystes (...)".

"Je prie pour que le Créateur tout puissant vous inspire sagesse et patience (...) jusqu'à la vérité", écrit-il aussi à la juge.

Le procès commencera lundi par la sélection des jurés. Il devrait durer selon Mme Forrest environ quatre semaines.

L'accusation a prévu de citer à la barre plusieurs experts, en plus de très nombreux documents audio et vidéo, notamment des prêches virulents d'Abou Hamza qui justifiait le terrorisme s'il est commis "au nom de Dieu".

Les procureurs souhaitent également faire témoigner par lien vidéo depuis le Royaume-uni un ancien terroriste repenti, Saajid Badat, déjà témoin à charge lors du procès du gendre de Ben Laden et ancien porte-parole d'Al-Qaïda Souleymane Abou Ghaith.

La juge lui a demandé de venir en personne, ce que Badat, 34 ans, a refusé, expliquant qu'il serait arrêté s'il venait aux Etats-Unis où il est toujours inculpé en liaison avec un complot visant à faire exploser des avions en 2001.

Le procès d'Abou Hamza met un terme à dix ans de procédure. Son inculpation aux Etats-Unis date d'avril 2004, son extradition avait été demandée peu après, et il avait été arrêté en août 2004 au Royaume-uni à la demande des Américains.

Il avait été ensuite condamné à Londres en 2006 à sept ans de prison pour incitation au meurtre et à la haine raciale.

Pour éviter son extradition, il avait multiplié les recours et saisi la Cour européenne des droits de l'Homme. Mais un ultime recours devant la Haute Cour de justice de Londres avait échoué en octobre 2012, et il avait été extradé dans la foulée.

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