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Merkel à Athènes en grand témoin du retour de "la confiance" en la Grèce

Merkel à Athènes en grand témoin du retour de "la confiance" en la Grèce

La chancelière allemande Angela Merkel, à Athènes vendredi en point d'orgue d'une semaine faste pour le gouvernement grec, a estimé que le retour de la Grèce sur les marchés prouvait "la confiance revenue" dans le pays, et elle s'est montrée optimiste pour la suite.

Ce témoignage de poids, à quelques semaines d'élections locales et européennes difficiles pour le premier ministre grec Antonis Samaras, a été à peine terni par une manifestation qui a rassemblé environ 1.500 personnes selon la police, bien moins que les dizaines de milliers lors du dernier déplacement de la chancelière à Athènes en octobre 2012.

"Je me réjouis, cette sortie (sur le marché) prouve que la confiance dans la Grèce est revenue", a déclaré Mme Merkel lors d'une conférence de presse aux côtés de M. Samaras, après avoir estimé que le pays "a rempli ses promesses".

"Nous continuerons à soutenir la Grèce et le peuple grec", a-t-elle ajouté.

Cette visite intervient au lendemain de la première émission obligataire grecque depuis 2010: la vente, sursouscrite au moins huit fois, a permis de distribuer 3 milliards d'euros d'obligations à cinq ans à un bon taux de 4,95%.

Une réussite inespérée pour un pays encore classé comme valeur spéculative par les agences de notation. L'une d'elles, Fitch, a toutefois considéré vendredi que "les risques substantiels", notamment d'instabilité politique, ne justifiaient pas de relever la note de la Grèce à ce stade.

Cette émission, a estimé Mme Merkel pour sa part, a signifié "le retour d'une part d'indépendance" pour le pays sous assistance financière internationale depuis 2010, avec deux plans d'aide de l'UE et du FMI (240 milliards d'euros au total), en échange de mesures économiques et sociales drastiques qui ont mis le pays sur le flanc.

Le chômage y atteint 26,7%, le plus haut d'Europe, et les revenus de la population ont chuté d'un tiers entre 2007 et 2012.

Alors qu'il faut encore débattre d'un éventuel aménagement de la dette, actuellement à 175% du PIB et d'un éventuel troisième plan de sauvetage après 2016, M. Samaras a assuré que la Grèce "n'a pas besoin" d'un tel plan.

Mme Merkel a été rassurante sur ces questions, sans entrer dans les détails : "Je pense que nous aboutirons à un plein accord", a-t-elle dit, la discussion "va se dérouler dans un climat beaucoup plus optimiste". Elle a repoussé le débat "à l'automne".

Ce déplacement, en pleine présidence grecque de l'UE, autre sujet de fierté pour M. Samaras, a consacré l'amélioration des relations entre la Grèce et l'Allemagne, après une visite de M. Samaras à Berlin en novembre.

Mais la chancelière, vue comme le symbole de l'intransigeance des créanciers, reste très impopulaire en Grèce. "J'espère que, quand vous rentrerez chez vous ce soir, on ne vous en voudra pas de m'avoir rencontrée", a-t-elle lancé en souriant à de jeunes entrepreneurs grecs croisés vendredi. Pendant la conférence, elle a évoqué les chômeurs grecs, "qui vivent une période difficile".

Mais, confinés par la police loin des bâtiments officiels -- surtout après l'explosion d'une voiture piégée jeudi près de la banque de Grèce --, les manifestants n'y ont pas été très sensibles.

La manifestation était organisée notamment par la gauche radicale du Syriza, principal parti d'opposition, au coude à coude dans les sondages avec le parti d'Antonis Samaras.

Le porte-parole de Syriza, Panyiotis Lafazanis, a lancé que "la Grèce n'est pas un protectorat allemand", et que "Merkel représente une Europe qui produit du chômage, de la pauvreté, de la misère, de l'austérité, de l'autoritarisme et de l'extrême-droite".

Dans le défilé, les banderoles étaient explicites : "Pourquoi Merkel nous a détruits?", "Vous n'êtes pas la bienvenue", "Imperialisten raus".

"Merkel et Samaras se réjouissent que la Grèce soit à nouveau sur les marchés mais le peuple souffre encore", résumait Angelos, un étudiant membre de la jeunesse Syriza.

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