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Guinée: guérie de la fièvre Ebola, Fanta "renaît"

Guinée: guérie de la fièvre Ebola, Fanta "renaît"

Fanta, une Guinéenne guérie de la fièvre hémorragique Ebola après plusieurs semaines passées dans un hôpital de Conakry, estime renaître. Pour des habitants, elle est une "miraculée".

"Je renais. La première fois, c'est lorsque ma mère m'a mise au monde", affirme cette ménagère de 27 ans peu loquace, qui n'accepte de dévoiler que son prénom.

Il n'existe pas de vaccin ni de traitement spécifique contre la fièvre Ebola, une maladie au taux de mortalité pouvant atteindre jusqu'à 90%.

Mais Fanta, rencontrée cette semaine dans la cour de l'hôpital Donka de Conakry, est sortie guérie de cet établissement, où elle a passé plusieurs jours en soins intensifs dans un centre d'isolement de l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF).

Elle est revenue à l'hôpital "saluer" le personnel et les malades encore internés, après avoir lutté contre le virus à l'origine d'une partie de l'épidémie de fièvre hémorragique qui a fait plus de 100 morts en Guinée depuis janvier.

Dans la cour de l'hôpital Donka, plusieurs personnes l'appellent "la miraculée" ou celle "qui a vaincu le virus Ebola".

Selon le dernier bilan, 158 cas de fièvre hémorragique ont été recensés en Guinée depuis le début de l'année. Et sur ce total, 67 ont été confirmés par des analyses en laboratoire comme étant dus à l'Ebola.

Ce virus hautement contagieux s'est propagé au Liberia voisin, où cinq cas ont été confirmés (sur 25 cas suspects de fièvre hémorragique, dont 12 mortels).

Des cas suspects ont été signalés en Sierra Leone et au Mali, mais les tests à l'Ebola se sont révélés négatifs.

Fanta dit ne pas connaître les circonstances dans lesquelles elle a contracté le virus Ebola.

"J'ai eu peur" en apprenant "qu'on ne peut pas guérir" de l'Ebola, et au vu de "la manière dont les gens me regardent, je me suis dis que la maladie que j'avais était certainement très dangereuse. Mais grâce à Dieu, je vais bien, je n'ai plus rien", explique-t-elle, tenant la main d'une soeur cadette qui l'accompagne.

"C'est ici que j'ai passé des jours et des nuits dans le désespoir le plus total", dit-elle, montrant un hangar. "Je reviens de très loin, du désespoir à l'espoir", ajoute-t-elle, avant de fondre en larmes.

Son émotion suscite un petit attroupement de compassion autour d'elle.

"Elle était au bord de la tombe mais elle n'est pas tombée dedans", souligne sa soeur cadette, qui refuse de s'identifier.

Selon un médecin guinéen travaillant avec MSF, Fanta a été "très forte" durant son séjour en isolement.

"Elle a un organisme d'une capacité de résistance extraordinaire. C'est pour cette raison qu'elle a survécu. Sinon, le seul traitement (administré) ne pouvait pas la sauver", affirme ce médecin sous couvert de l'anonymat.

Pour Catherine Jouvence, infirmière de MSF, la jeune femme a "eu de la chance". Et "elle a été très forte", dit à son tour la soignante.

"On a eu des patients guéris qui se sont battus assez fort contre la maladie pour que (leur) corps s'en remette", déclare Mme Jouvence.

bm-mrb/cs/mba

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