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Élection du PLQ: Yves Desgagnés se dit «désespéré pour l'avenir»

Élection du PLQ: Yves Desgagnés se dit «désespéré pour l'avenir»
Agence QMI

Yves Desgagnés a accompagné Pauline Marois pendant toute la durée de la campagne électorale à titre de coach. C’est Desgagnés lui-même qui s’est attribué ce titre, alors que d’autres lui ont plutôt accolé celui de «consultant», de «conseiller» ou de «faiseur d’image»

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«Je n’avais pas un rôle politique dans la campagne, explique le metteur en scène. Il y a eu beaucoup de confusion là-dessus. On m’a attribué beaucoup de responsabilités. Ça me faisait sourire quand je lisais le journal et que je regardais les nouvelles. Mon rôle n’était d’aucune manière stratégique ou politique. J’étais le coach de Mme Marois sur sa présentation publique. Dans son entourage, on disait que je m’occupais de “la livraison”. Je lui donnais des conseils sur la façon de livrer ses discours, ses points de presse.»

Or, qu’importe le nom qu’on donne à sa fonction, Yves Desgagnés a vécu de près la défaite péquiste de lundi soir. L’homme de théâtre av'ait été impliqué dans la campagne électorale de 2012 et était aux côtés de Pauline Marois lorsque l’attentat du Métropolis a eu lieu, alors qu'elle venait d’être élue première ministre et qu’elle déclamait son discours de victoire. Il avait également réalisé un documentaire, La Première, retraçant le parcours de la chef du Parti québécois, que TVA a présenté en septembre dernier, un an après les événements. Yves Desgagnés dit ne pas avoir eu l’occasion de discuter avec Pauline Marois et ses proches depuis lundi et refuse d’avancer une analyse de la piètre performance du Parti québécois aux urnes, mais n’hésite pas à clamer haut et fort sa désolation de voir le Parti libéral reprendre le pouvoir.

«Je crois que l’attentat dont Pauline Marois a été victime était encore plus grave que ce qu’on a connu lundi, détaille-t-il posément. Des êtres humains étaient en cause, dont l’un en est mort. Mais, pour l’avenir de notre société francophone, je suis désespéré.»

Et n’allez pas lui signaler que Philippe Couillard et ses troupes n’ont été choisis que pour quatre ans. «C’est quatre ans de trop», siffle-t-il aussitôt.

Aventure inespérée

N’empêche, Yves Desgagnés avoue avoir été fasciné d’accéder aux plus hautes sphères de l’arène politique à travers son mandat auprès de Pauline Marois, même s’il ne compte pas renouveler son expérience dans le domaine.

«C'était une belle aventure, enrichissante et inespérée pour un gars de théâtre. Je me suis retrouvé dans les plus hautes fonctions de notre État. Mais, pour moi, c’est terminé.»

L’artiste n’a que des hommages et des éloges à formuler à l’égard de Pauline Marois et reproche à certains Québécois leur manque de considération devant cette femme au cheminement hors du commun.

«Je suis tombé en amour avec cette femme d’une grande compétence, souligne-t-il. En dehors de la partisanerie, il y a peu de gens dans notre société qui avaient la compétence pour diriger 14 ministères. Pauline Marois est une grande femme, une humaniste, une âme de travailleuse sociale; elle était d’ailleurs travailleuse sociale avant de faire de la politique. C’est une grande perte pour la société. Je m’étais beaucoup, beaucoup attaché à elle.»

«Malheureusement, on vit dans une société extrêmement misogyne, oppose-t-il. Les femmes, en politique, tous partis confondus, se font carrément traiter comme des guidounes. Elles sont discréditées par les gars, qui l’appellent “la popo” ou “la Marois”, sans aucun respect pour la fonction. J’en veux à ces misogynes qui nous dirigent. Mme Marois a aussi été victime de ça…»

Yves Desgagnés travaille présentement à l’écriture de deux scénarios de film, dont l’un pourrait porter sur sa récente incursion en politique. «Je veux raconter mon histoire, celle d’un metteur en scène de théâtre qui se retrouve dans le bunker du pouvoir, sans savoir comment il s’est retrouvé là. Montrer ce que j’ai vécu à l’élection de 2012 et à celle de 2014, faire un mix de tout ça. Ça devrait être palpitant!»

En novembre prochain, Yves Desgagnés dirigera les acteurs Raymond Bouchard, Anne-Élisabeth Bossé, Patrice Coquereau, Maxime Denommée, Vincent Fafard, Julie Vincent et Virginie Ranger-Beauregard dans la pièce L’importance d’être constant, au Théâtre du Nouveau Monde (TNM), dont la programmation 2014-2015 a été dévoilée mercredi.

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