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Ouverture au Vatican d'une conférence police-Eglise sur le trafic d'êtres humains

Ouverture au Vatican d'une conférence police-Eglise sur le trafic d'êtres humains

Une conférence entre hauts responsables de l'Eglise et des polices d'une vingtaine de pays s'est ouverte mercredi au Vatican, pour combattre le trafic d'êtres humains, en mettant l'accent sur la réintégration des victimes et la prévention.

Convoquée jusqu'à jeudi, elle vise à permettre de "construire un réseau efficace de chefs de la police qui puissent collaborer étroitement avec l'Eglise", a précisé un communiqué.

Des responsables du FBI, d'Interpol et d'Europol y participent. Elle est présidée par le nouveau cardinal de Westminster, Vincent Nichols.

Une des autres personnalités est le cardinal nigérian John Onaiyekan. La traite des êtres humains est, selon l'UNESCO, au troisième rang des crimes commis au Nigeria, après la corruption et le trafic de drogue.

Selon le Vatican, citant des statistiques de l'Organisation internationale du travail (OIT), le trafic illégal d'êtres humains génère des profits de 32 milliards de dollars par an, et concernerait 2,4 millions de personnes.

Cette réunion correspond à une priorité du pape François. Elle se penchera sur une nébuleuse de réseaux criminels agissant dans de nombreux créneaux: la traite des femmes et des enfants pour le travail et la prostitution, les immigrés clandestins, les enfants soldats, les ateliers clandestins, l'esclavage domestique, les trafics d'organes, etc.

Ronald K. Noble, secrétaire général d'Interpol, a relevé qu'avec 1,2 milliard d'humains souffrant de la pauvreté, "les marchands de chair humaine" sont toujours "en mesure de trouver leur prochaine victime" et peuvent compter sur une demande exponentielle pour leurs "produits".

La coopération entre polices et autorités religieuses doit avoir quatre volets, a-t-il préconisé: prévention, soins, réintégration des victimes et coopération entre réseaux.

"Notre stratégie doit dépasser frontières, langues, cultures et croyances. Car ces marchands ne font pas cas de ces différences. Au contraire ils prospèrent sur elles", a-t-il relevé.

Le dirigeant d'Interpol a mis l'accent sur une campagne prochaine intitulée "Turn back crime", par lequel Interpol entend informer des manières dont le crime organisé peut "infiltrer notre vie quotidienne".

Il a aussi mentionné le succès en février dernier d'une opération d'Interpol, "Nawa", avec les autorités ivoiriennes, qui a permis de sauver 76 enfants destinés au travail forcé en Afrique de l'Ouest.

L'initiative revient aux évêques d'Angleterre et du pays de Galles. Il s'agit de voir comment peut être appliquée ailleurs une collaboration qui existe depuis trois ans à Londres entre l'Eglise et Scotland Yard.

Des victimes elles-mêmes devaient prendre la parole durant ces travaux. Une déclaration globale devait être adoptée par tous les chefs de police présents.

L'Eglise, en accueillant dans ses réseaux d'assistance diverses victimes, a des informations de première main. Par exemple dans le nord du Mexique, les offices de l'organisation catholique Caritas secouent ceux qui cherchent à émigrer aux Etats-Unis et tombent victimes des cartels de la drogue. Au Proche Orient, les bureaux de Caritas se préoccupent de lutter contre l'esclavage domestique dont sont victimes les Asiatiques. Dans le désert du Sinaï, de petits réseaux catholiques tentent d'arracher des migrants clandestins africains en voyage vers l'Europe à des groupes criminels qui les rançonnent, les forcent à travailler pour eux, exploitent sexuellement les femmes, etc.

jlv/mle/bir

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