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20 ans après le génocide, les Rwandais se souviennent

20 ans après le génocide, les Rwandais se souviennent

Les cérémonies de commémoration du génocide rwandais ont commencé lundi, à Kigali, où il y a 20 ans, près de 800 000 personnes ont perdu la vie lors de l'un des pires génocides de l'histoire.

Les célébrations se sont amorcées dans le grand Stade Amahoro de Kigali, en présence du président rwandais Paul Kagame et de huit chefs d'État africains.

Des dignitaires et représentants de plusieurs pays ont aussi assisté à la cérémonie en compagnie de 30 000 spectateurs.

Outre les discours officiels, la cérémonie a été ponctuée de chants, de témoignages de victimes et d'un spectacle. Malgré les vingt années qui se sont écoulées, le souvenir des massacres demeure bien vivant dans l'esprit des Rwandais, dont plusieurs ont éclaté en sanglots ou ont hurlé leur peine pendant la cérémonie.

Plus tôt, au mémorial du génocide de Gisozi, à Kigali, le président Kagame et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ont allumé une « flamme du deuil » à l'aide d'une torche qui a sillonné le Rwanda durant trois mois. La flamme du deuil brûlera pendant 100 jours, soit la période durant laquelle ont duré les massacres au Rwanda.

Ban Ki-moon évoque la « honte » de l'ONU

Ban Ki-moon a par ailleurs exprimé la « honte » des Nations unies de n'avoir pas pu empêcher ce génocide lors du lancement des cérémonies officielles, à Kigali.

Soulignant le travail et le courage des employés de l'ONU qui sont demeurés au Rwanda pendant les massacres, le secrétaire général de l'ONU a déclaré que l'organisation « aurait pu en faire beaucoup plus ».

Rappelons qu'au plus fort des massacres, les Casques bleus de l'ONU (MINUAR), alors commandés par le général canadien Roméo Dallaire, ont été retirés du Rwanda plutôt que renforcé par la communauté internationale pour tenter de mettre fin au génocide.

« En l'espace d'une génération, la honte ne s'est pas effacée », a déclaré Ban Ki-moon.

La France absente des cérémonies

Malgré le climat d'apaisement et de réconciliation souhaité en cette période de commémoration, les relations demeurent tendues entre le Rwanda et la France.

Accusé par le président Paul Kagame d'avoir joué un rôle actif dans le génocide, notamment en soutenant le régime Habyarimana, le gouvernement français a annulé la semaine dernière sa participation aux cérémonies.

Dimanche, Paris a finalement déclaré que la France serait représentée au Rwanda par l'ambassadeur à Kigali, Michel Flesch. Or, l'ambassadeur a fait savoir lundi que les autorités rwandaises lui avaient retiré ses accréditations pour assister aux cérémonies officielles à Kigali. L'émissaire français s'est aussi vu retirer le droit de se rendre au mémorial de Gisozi pour y déposer des fleurs.

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