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Luis Guillermo Solis : le changement à la tête du Costa Rica

Luis Guillermo Solis : le changement à la tête du Costa Rica

Le centriste Luis Guillermo Solis, élu dimanche pour quatre ans à la tête du Costa Rica, est un universitaire incarnant un nouveau modèle de politicien dans un pays gouverné par la droite traditionnelle depuis un demi-siècle.

Après avoir passé plusieurs mois dans l'anonymat des sondages, cet historien et politologue affable de 55 ans au cheveu rare a connu une ascension météorique avant le premier tour qu'il a remporté après avoir déjà déjoué tous les pronostics lors de la convention de son Parti action citoyenne (PAC), qui l'avait investi au terme de trois semaines de débats.

Nouvelle surprise début mars, avec le désistement du candidat du parti au pouvoir, Johnny Araya (droite), qui consacre son élection de facto et sonne le glas de la domination politique du Parti libération nationale (PLN, au pouvoir) et du Parti unité sociale chrétienne (PUSC, conservateur), installés à la tête du pays depuis les années 1960.

Pourtant, son parcours relève davantage du domaine universitaire que du politique.

Détenteur d'une licence d'histoire de l'Université du Costa Rica (UCR) et d'une maîtrise de Sciences politiques et sociologie de l'Université de Tulane (États-Unis), il s'est distingué comme chercheur pour la célèbre Faculté latino-américaine de sciences sociales (FLACSO) et directeur de programme d'études politiques centre-américaines de l'UCR.

Mais en parallèle, ce fils d'un petit industriel de la chaussure et d'une enseignante n'a jamais cessé de militer, d'abord pour le PLN, dont il a été secrétaire général au début des années 2000, et depuis près de neuf ans au sein du PAC.

Entre 1986 et 1990, il fut chef de cabinet au ministère des Affaires étrangères, oeuvrant à la conception et la promotion du Plan de paix pour l'Amérique centrale, qui valut le prix Nobel de la Paix 1987 à l'ex-président Oscar Arias Sanchez.

En 2005, M. Solis quitte le PLN, lassé dit-il alors de la corruption qui gangrène les rangs d'un parti qu'il juge en outre coupable d'avoir abandonné la social-démocratie au profit du néolibéralisme.

"Un parti peut perdre le cap, mais pas son âme", clamait-il à l'époque, avant de rejoindre le PAC.

En ligne avec ce coup d'éclat, M. Solis s'est posé pendant la campagne comme le champion de la lutte contre la corruption et du combat pour la justice sociale, surfant sur le bilan désastreux de la présidente sortante Laura Chinchilla (PLN), marqué par des scandales de corruption et une mauvaise gestion économique.

Éducation, sécurité sociale, retraites et soutien à la production nationale sont les thèmes favoris de ce féru de littérature présenté par ses proches comme attentif aux autres et pédagogue.

"L'éducation publique de qualité, l'existence d'un système de sécurité sociale qui garantit de bons services de santé et un régime de retraite solide (...) sont des tâches de premier ordre", a-t-il récemment déclaré à l'AFP.

"Je lis de tout : poésie, théâtre, romans, journaux, revues, livres en tous genres, quoique ce soit d'intéressant qui me passe entre les mains", avait-il ajouté.

Il apprécie également la musique et l'agriculture. "Sur mon temps libre, ce que je n'ai quasiment plus, je me rends dans une petite propriété familiale, où vivent mes parents, et là-bas, j'aime planter des légumes, des fleurs, réparer une clôture", a-t-il également confié.

Marié en secondes noces à une Espagnole, il est père de six enfants.

bur-ag/hdz/jr

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