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La Hongrie vote, Viktor Orban en route vers sa réélection

La Hongrie vote, Viktor Orban en route vers sa réélection

Les Hongrois votaient dimanche pour renouveler leur Parlement, alors que tous les sondages donnent largement gagnant le parti conservateur du populiste Viktor Orban, accusé de dérives antidémocratiques ces quatre dernières années.

Selon les sondages, le parti Fidesz de Viktor Orban ne peut pas perdre: il est crédité de 46 à 51% des voix, loin devant l'alliance de la gauche (21 à 31%). Le parti d'extrême droite antiRoms et antisémite Jobbik, qui a poli son image avec un certain succès, recueille entre 15 et 21% des suffrages.

"Le changement de gouvernement est possible si le niveau de participation est suffisamment élevé", a toutefois assuré Gordon Bajnai, ancien Premier ministre technocrate (2009-2010) et l'un des leaders de l'alliance de la gauche, venu voter dès l'ouverture des bureaux à 04H00 GMT dans le 12è arrondissement de Budapest.

Viktor Orban, 50 ans, a fait le forcing ces derniers jours pour mobiliser ses partisans, de peur qu'ils n'aillent pas voter croyant la victoire déjà acquise.

"Le match commence à 06H00 avec un score de 0-0. La seule chose qui compte, c'est ce qui se passera entre 6H00 et 19H00", a lancé ce passionné de football lors d'un ultime meeting samedi à Debrecen (est).

Quelque 8,2 millions d'électeurs sont appelés à se rendre aux urnes pour choisir 199 députés via un scrutin à un tour, 106 élus localement, les autres sur une liste nationale des partis.

"Moi je vote pour Orban, je crois que quatre ans, ce n'est pas assez pour qu'un parti puisse réaliser ses plans", estime Bélané Kovacs, une caissière de 34 ans. "Je pense que l'économie est en bonne voie", ajoute-t-elle, et les scandales, "il y en a chez les autres aussi".

"Je n'ai confiance ni dans la gauche, ni dans la droite. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ont en ont assez de cette opposition qui divise notre pays", confie à l'AFP Gergely Kormos, un boucher de 40 ans qui se déclare "progressiste et pro-européen".

Les quatre ans de règne sans partage de Viktor Orban ont polarisé la société de cet ancien pays du bloc communiste, membre de l'Union européenne depuis 2004.

Grâce à plus de 850 lois adoptées sans débats au moyen d'une majorité des deux tiers au Parlement, son parti a accaparé toutes les institutions du pouvoir et les contre-pouvoirs du pays, comme les médias et la justice, mais aussi de l'économie, de la banque centrale et même de la culture.

Une prise de contrôle tentaculaire que ni les manifestations populaires de 2011 et 2012, ni les sévères rappels à l'ordre de Bruxelles n'ont réussi à brider.

La campagne du Fidesz a tourné essentiellement autour de la baisse très populaire de 20% des prix de l'énergie domestique depuis 2013, qui a fait oublier les hausses d'impôts des années précédentes.

L'homme fort du pays, incontesté au sein de son parti, s'est aussi attribué la reprise de l'économie (1,2% en 2013), même si le retour de la croissance est liée surtout aux récoltes exceptionnelles dans l'agriculture.

Il a vanté son combat contre l'avidité présumée des compagnies étrangères, soumises - exception faite des groupes automobiles - à de lourdes taxes. Les investissements directs ont pour cette raison fondu dans le pays.

La grande question est de savoir si le Fidesz va ou non de nouveau obtenir une "super majorité", soulignent les politologues. Le redécoupage en sa faveur des circonscriptions devrait lui faciliter la tâche. En 2010, il avait obtenu 52,7% des suffrages.

"Le système électoral est injuste (...). C'est comme si le Fidesz devait faire un 100 m et l'opposition un 400 m haies", a estimé Gordon Bajnai.

Si les conservateurs échouent, le débat réapparaîtra dans la vie politique hongroise, estiment les politologues, qui jugent improbable que le Jobbik dépasse la gauche.

Les bureaux de vote fermeront à 17H00 GMT, heure à laquelle sont attendues les premières estimations.

bur-ilp/pt

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