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Inde: veille d'élection sur fond de tensions religieuses

Inde: veille d'élection sur fond de tensions religieuses

Les dirigeants politiques indiens tenaient leurs derniers meetings dimanche à la veille des plus importantes législatives jamais organisées dans le monde pour lesquelles le nationaliste hindou Narendra Modi est donné favori face au Congrès de la famille Gandhi.

L'Inde entame lundi un marathon électoral en neuf phases, qui se terminera le 12 mai, afin d'élire ses députés. Pas moins de 814 millions de personnes sont appelées aux urnes, soit 100 millions de plus qu'en 2009.

Après dix ans au pouvoir, le parti du Congrès est donné perdant par les sondeurs, affaibli par les affaires, le ralentissement de la croissance et l'inflation.

Rahul Gandhi, l'héritier de la plus célèbre dynastie politique indienne et chef de la campagne du Congrès pour ces élections, devait s'adresser à ses partisans à New Delhi et dans l'Etat voisin de l'Haryana.

Favori du scrutin, Modi, le candidat controversé du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), a accusé dimanche le Congrès d'avoir échoué à améliorer le sort des musulmans, alors que son propre parti est accusé d'attiser les tensions religieuses.

Modi a également demandé aux électeurs de lui accorder un mandat fort pour relancer l'Inde, lors d'un meeting dans l'Etat de l'Uttar Pradesh. Le leader du BJP a fondé sa campagne sur la relance de l'économie, de l'investissement et de l'emploi.

"Les problèmes qui vous accablent depuis 60 ans, j'en viendrai à bout en 60 mois", a-t-il dit à des milliers de ses soutiens.

Le chef de l'exécutif de l'Etat du Gujarat (ouest) depuis 2001 est une personnalité qui divise depuis les émeutes intercommunautaires ayant ensanglanté son Etat en 2002, faisant plus de 1.000 morts, essentiellement des musulmans.

Il n'a pas été mis en cause par la justice mais l'inaction des forces de l'ordre a été pointée du doigt.

Ces derniers jours, son bras droit, Amit Shah, a été accusé d'avoir monté les hindous contre les musulmans qui représentent 13% de la population, soit la plus grande minorité religieuse du pays.

Modi, sans évoquer directement cette accusation, a répliqué en accusant la présidente du Congrès, Sonia Gandhi, mère de Rahul, d'avoir échoué à améliorer la vie des musulmans.

"Madame Sonia, près de 700 émeutes communautaires ont éclaté dans le pays en un an sous votre nez. Et 250 se sont produites dans le seul Uttar Pradesh", a-t-il déclaré.

Amit Shah est soupçonné d'avoir appelé les électeurs à "se venger" dans les urnes lors d'un discours dans une région de l'Uttar Pradesh où des violences confessionnelles avaient fait 50 morts l'an dernier.

"L'enjeu de cette élection est de sortir un gouvernement qui protège et offre des réparations (financières) à ceux qui tuent des hindous", aurait-il dit vendredi.

Le Congrès a demandé l'arrestation d'Amit Shah et saisi la Commission électorale pour obtenir sa radiation des listes.

Si les sondages se confirment, Gandhi, arrière-petit-fils de Nehru, va au-devant d'une défaite cuisante, lui qui n'a jamais occupé de poste gouvernemental.

Le porte-parole du parti minimisait pourtant dimanche les risques d'échec. "Le Congrès est le seul parti qui ait une résonance dans tous les coins et recoins de l'Inde", a assuré Abhishek Manu Singhvi à l'AFP.

Rahul Gandhi, 43 ans, est à ses yeux "une bête politique" qui ramènera le Congrès au pouvoir dans quelques années en cas de défaite.

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