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Centrafrique: la présidente doit prendre des "initiatives", selon Paris

Centrafrique: la présidente doit prendre des "initiatives", selon Paris

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé dimanche la présidente de transition centrafricaine à prendre "des initiatives pour la réconciliation nationale" dans son pays menacé par une partition que la France fera "tout pour empêcher".

"Il faut ouvrir le processus politique. Et ça, c'est la responsabilité de Mme Catherine Samba-Panza", déclare M. Le Drian dans une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique.

"Je n'ai pas à m'immiscer dans la politique d'un gouvernement, quel qu'il soit, mais je dis qu'il y a des initiatives à prendre pour mener à la réconciliation et à la paix civile", insiste-t-il.

"Elle doit faire un geste, et cela doit se faire en bonne intelligence avec les chefs d'État voisins, qui n'ont aucun intérêt à ce qu'il y ait une partition de la Centrafrique". Cette partition du pays "est une menace et nous ferons tout pour l'empêcher", martèle le ministre français.

Interrogé sur la prolongation de l'opération militaire française Sangaris, présentée début décembre comme une intervention brève, M. Le Drian a de nouveau admis que la France avait sous-estimé les haines à l'oeuvre dans ce pays.

"Nous n'avons pas suffisamment apprécié l'ampleur de ces haines. J'entends les critiques. Mais nous sommes dans un pays qui a besoin de retrouver une sérénité qu'il n'a pas connue depuis de nombreuses années. Et on voudrait qu'en moins de quatre mois la paix revienne...".

"Il est vrai que nous avions sous-estimé la capacité de nuisance des anti-balaka, qui sont pour la plupart des groupes de bandits", ajoute ce proche du président François Hollande, à propos de ces miliciens majoritairement chrétiens, accusés de crimes atroces contre la minorité musulmane.

Le ministre français met par ailleurs en cause l'ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013, et ses fils qui, dit-il, "animent sans aucune pudeur, de manière directe ou indirecte, une partie des réseaux anti-balaka".

La France a soumis fin février à ses partenaires au Conseil de sécurité de l'Onu une liste de responsables susceptibles d'être sanctionnés pour leur rôle dans la crise centrafricaine, parmi lesquels figurent François Bozizé, qui serait actuellement en Ouganda, et certains de ses fils.

Commentant l'annonce du retrait des troupes tchadiennes de la Force de l'Union africaine en Centrafrique (Misca), M. Le Drian estime qu'"il n'y aura pas de solution politique ni sécuritaire en Centrafrique sans le plein engagement du Tchad".

"Nous savons pouvoir compter sur la totale détermination du président Déby à trouver, sous quelque forme que ce soit, les moyens de contribuer au relèvement de ce pays", assure-t-il.

cgd/alc/aub

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