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Le Kenya doit enquêter sur le récent meurtre d'un islamiste (HRW)

Le Kenya doit enquêter sur le récent meurtre d'un islamiste (HRW)

Le Kenya doit mener une enquête approfondie sur le meurtre mardi soir à Mombasa d'une figure de l'islam radical kényan, afin d'éviter une escalade de la violence religieuse, a estimé vendredi Human Rights Watch (HRW).

Abubaker Shariff Ahmed, alias "Makaburi", sous sanctions de l'ONU qui l'accusait d'être un relais des islamistes somaliens shebab au Kenya, avait affirmé à l'AFP mi-février que les forces de sécurité kényanes cherchaient à le tuer.

Makaburi est la troisième figure de la mosquée Musa - coeur de l'islam radical kényan et, selon les autorités kényanes, centre de propagande jihadiste et de recrutement pour les shebab - assassinée en moins de deux ans. Des meurtres que les fidèles de la mosquée qualifient d'"exécutions extra-judiciaires".

"Abattre des religieux dans les rues ne fait qu'empirer la situation", a estimé Leslie Lefkow, directrice adjointe pour l'Afrique de HRW, "les autorités doivent mettre fin à ce cycle de violence et devraient commencer par trouver ceux qui sont derrière ses meurtres et les poursuivre".

L'organisation de défense des droits de l'Homme estime que le meurtre de Makaburi, comme ceux en août 2012 d'Aboud Ahmed Rogo, principal imam de la mosquée Musa, puis en octobre 2013 de son successeur Cheikh Ibrahim Ismail, "semblent liés aux accusations émises par les autorités selon lesquelles ils étaient impliqués dans des activités terroristes".

"La police n'a pas enquêté sur ces meurtres", dénonce HRW qui accuse aussi les forces de sécurité de répondre par des violences et abus contre les personnes d'ethnie somali aux attaques attribuées aux islamistes somaliens qui frappent régulièrement le Kenya - dont l'armée combat les shebab en Somalie depuis octobre 2011.

Makaburi, la cinquantaine, était décrit par l'ONU comme "un important (...) recruteur de jeunes musulmans kényans en vue d'activités militantes violentes en Somalie", et accusé de fournir "un appui matériel à des groupes extrémistes au Kenya" et en Afrique de l'Est et de participer "à la mobilisation et à la gestion de fonds pour les shebab".

Il avait nié vertement ces accusations dans un entretien avec l'AFP en février à Mombasa, tout en défendant l'instauration de la charia "partout dans le monde" et la mémoire d'Oussama ben Laden.

Il avait également estimé "100% justifié" l'attaque en septembre 2013 du centre commercial Westgate à Nairobi (au moins 67 morts), choquant profondément les Kényans.

sas/ayv/aub

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