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Élections 2014 - Pauline Marois promet des baisses d'impôts après le retour à l'équilibre budgétaire

Pauline Marois promet des baisses d'impôts après le retour à l'équilibre
CP

MONTRÉAL - À quatre jours du vote, la chef péquiste Pauline Marois a promis jeudi des baisses d'impôts dès que des surplus budgétaires le permettront.

Mme Marois a fait cette annonce dans un échange public avec le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, lors d'un dîner d'affaires.

Devant une salle d'environ 350 personnes, Mme Marois a répondu aux questions de M. Leblanc, en affirmant pour la première fois depuis le début de la campagne qu'elle s'était fixé cet objectif.

«C'est évident que nous voulons baisser les impôts des entreprises, mais je sais que la grande préoccupation des entreprises c'est la taxe sur la masse salariale parce qu'elle est désincitative à augmenter les emplois», a-t-elle dit.

Lors d'un point de presse qui a suivi sa participation à l'événement de la CCMM, la chef péquiste a précisé que ce nouvel engagement concerne aussi les particuliers.

«La classe moyenne est lourdement taxée, nous le savons, nous souhaiterions pouvoir la décharger de son fardeau», a-t-elle dit.

Priée d'expliquer pourquoi cette annonce survient en toute fin de campagne, à quatre jours du vote, Mme Marois a plaidé que M. Leblanc avait été le premier à lui poser la question depuis son départ en caravane le 5 mars dernier.

«La chambre de commerce m'a posé cette question-là. Il n'y a pas beaucoup de monde qui m'a posé cette question-là avant», a-t-elle dit.

Dans son dernier budget, déposé en février, le gouvernement du Parti québécois prévoyait un retour à l'équilibre budgétaire au terme de l'exercice 2015-2016.

Mme Marois a expliqué jeudi que sa promesse de baisser les impôts serait parmi les priorités de son gouvernement, sans être la première à son ordre du jour.

La chef péquiste a esquissé qu'une partie des surplus éventuels servirait à alléger le fardeau fiscal des entreprises et particuliers, de manière à préserver les services à la population.

«Ce sera une des priorités de mon gouvernement, a-t-elle dit. (...) Les surplus que nous dégagerons pourraient par exemple être utilisés pour moitié en baisses d'impôts et pour moitié en maintien ou amélioration des services.»

Mme Marois n'a pas précisé quelles sommes pourraient être consacrées à l'exercice ou quel pourcentage pourrait être soustrait du fardeau fiscal des contribuables.

«Je ne promets pas de baisses en les chiffrant. Ce que je dis, c'est un objectif, on va atteindre l'équilibre budgétaire», a-t-elle dit.

Pour générer les revenus qui permettront au gouvernement de soulager les contribuables, Mme Marois mise notamment sur des réductions d'impôts sur les profits pour attirer des entreprises qui investiront à moindre coût.

«C'est une stratégie qui est très efficace et qui est très rapide», a-t-elle dit

En campagne à Saint-Jean-sur-Richelieu, le chef libéral Philippe Couillard a accueilli avec scepticisme la promesse de Mme Marois.

«Elle dit qu'elle n'en avait pas parlé avant parce que personne ne lui avait demandé, a-t-il dit. Elle a dit que quand le budget va être équilibré, là, elle va baisser les impôts. Est-ce que quelqu'un la croit ici?» a-t-il demandé à la salle.

«Non», lui a répondu son auditoire à l'unisson.

Lors d'une étape à Québec, le chef caquiste François Legault a observé que rien dans le budget du PQ ou dans son cadre financier ne laissait entrevoir des baisses d'impôt.

«Elle change d'idée au 30e jour de la campagne électorale. Ce n'est pas sérieux, c'est de l'improvisation. Mme Marois est complètement désespérée», a-t-il dit.

Avant de répondre aux questions de M. Leblanc, Mme Marois a prononcé un discours à l'occasion du dîner organisé par la CCMM dans un hôtel de Montréal.

La chef péquiste vanté son bilan économique en plus d'évoquer ses propositions pour stimuler la croissance à Montréal.

Un gouvernement péquiste accélérerait notamment les travaux d'infrastructures routières à l'échangeur Dorval, en fixant leur achèvement à 2017 plutôt que 2019.

En plus d'aborder le sujet des baisses d'impôts, avec M. Leblanc, Mme Marois a aussi exprimé le souhait que le nombre d'immigrants augmente en région.

Actuellement à 20 pour cent du total annuel, Mme Marois veut faire passer ce chiffre à 25 pour cent à l'extérieur de la région métropolitaine.

«On les fait venir, ils sont heureux, mais ils n'ont pas de job, a-t-elle dit. Ça n'a pas de bon sens dans une société comme la nôtre.»

La caravane péquiste a fait campagne sur la rive nord, notamment à Lachute, une municipalité de la circonscription d'Argenteuil.

Devant des militants de son candidat Roland Richer, qui tente de se faire réélire dans cette circonscription qui a appartenu aux libéraux de 1966 jusqu'en 2011, Mme Marois a affirmé qu'il faut empêcher un retour des libéraux au pouvoir.

«On n'a pas le droit de laisser une équipe dépassée, la vieille équipe de Jean Charest, revenir au gouvernement avec Philippe Couillard. On a une responsabilité», a-t-elle dit.

Dans l'auditoire, un militant a suscité les applaudissements en suggérant que les péquistes pourraient gagner un point par jour d'ici l'élection de lundi.

«C'est vrai que c'est un peu serré, mais un point par jour, c'est sûr qu'on gagne», a répondu Mme Marois.

La campagne péquiste a fait des haltes dans les circonscriptions de Blainville et de Groulx, que le PQ tente de reconquérir à la Coalition avenir Québec.

Un blitz de fin de campagne mènera la caravane péquiste dans six circonscriptions, vendredi, de Laval à Sherbrooke.

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