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Afghanistan: la campagne électorale s'achève sur un attentat taliban

Afghanistan: la campagne électorale s'achève sur un attentat taliban

La campagne présidentielle afghane s'est soldée mercredi par un attentat taliban fatal à six policiers devant le ministère de l'Intérieur, en plein coeur de Kaboul, à trois jours du premier tour d'un scrutin que les insurgés tentent de perturber par tous les moyens.

L'attaque a eu lieu vers 14H30 (10H00 GMT) au moment où les candidats organisaient leurs derniers meetings électoraux après deux mois d'une campagne que les rebelles islamistes ne sont, malgré des attentats sanglants, pas parvenus à faire dérailler.

Un kamikaze s'est fait exploser à "l'intérieur d'un bâtiment annexe" situé près de l'entrée du ministère de l'Intérieur, tuant six policiers, a déclaré à l'AFP son porte-parole, Sediq Sediqqi.

Les autorités afghanes ont ensuite indiqué que l'homme s'était fait exploser après avoir été identifié par la police, et qu'il portait un "uniforme militaire", subterfuge régulièrement utilisé par les insurgés pour déjouer la vigilance des forces de sécurité.

"L'explosion a fait trembler mon magasin", a témoigné Rahim Gul, un commerçant du quartier. "J'ai vu ensuite une colonne de fumée s'élever au-dessus du ministère et, dix minutes plus tard, une ambulance est arrivée au ministère avant d'en ressortir rapidement".

"Nous avons entendu une énorme explosion provenant du ministère de l'Intérieur, puis nous avons reçu l'ordre de nous réfugier dans la pièce +bunkerisée+", a déclaré de son côté, sous le couvert de l'anonymat, un employé de l'ambassade d'Inde, dont les locaux se trouvent à proximité du ministère.

L'attaque a été rapidement revendiquée sur Twitter par les talibans, artisans d'une violente guérilla en Afghanistan depuis leur éviction du pouvoir en 2001 par une coalition militaire internationale dirigée par les États-Unis.

Cet attentat contre un des sites les mieux protégés de la capitale afghane intervient à trois jours du premier tour de la présidentielle.

Les rebelles, qui avaient promis de "perturber" par tous les moyens cette élection dont ils ne reconnaissent pas la légitimité, ont tenu leur promesse en menant une série d'attaques meurtrières ces dernières semaines.

Samedi à Kaboul, le siège de la Commission électorale indépendante (IEC), instance chargée de veiller au bon déroulement des élections, a été attaqué pendant plusieurs heures par un commando taliban. Une résidence d'ONG (deux morts) et un autre bureau chargé de l'organisation des élections (cinq morts) ont aussi été la cible des insurgés au cours de la dernière semaine.

L'élection présidentielle désignera le successeur de Hamid Karzaï, seul homme à avoir dirigé le pays depuis la chute des talibans et à qui la Constitution interdit de briguer un troisième mandat.

Cette échéance politique, qui constitue la toute première passation du pouvoir d'un président démocratiquement élu à un autre, est considérée comme un test majeur pour la stabilité de l'Afghanistan et la solidité de ses institutions, alors que les forces de l'Otan doivent quitter le pays d'ici la fin de l'année, faisant craindre une flambée de violences.

Mercredi, l'envoyé spécial de l'ONU à Kaboul, Jan Kubis, a estimé que cette présidentielle était "bien mieux préparée" que la précédente, en 2009, un scrutin chaotique marqué par des fraudes massives qui avait conduit à la réélection contestée de M. Karzaï.

M. Kubis a déclaré, lors d'une conférence de presse, que la présence d'une "avalanche" d'observateurs afghans était un élément positif pour la crédibilité du scrutin, malgré la réduction du nombre d'observateurs internationaux en raison des violences.

Les favoris du scrutin sont Zalmai Rassoul, un ancien ministre des Affaires étrangères considéré comme le candidat du pouvoir sortant, Ashraf Ghani, un économiste réputé, et Abdullah Abdullah, un ténor de l'opposition arrivé en seconde position lors de la présidentielle de 2009.

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