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Ukraine: les milices paramilitaires sommées de rendre les armes

Ukraine: les milices paramilitaires sommées de rendre les armes

Le Parlement ukrainien a approuvé mardi le désarmement des groupes paramilitaires qui ont participé à la contestation pro-européenne et contrôlent toujours le centre de Kiev, au lendemain d'une fusillade provoquée par un membre du mouvement nationaliste Pravy Sektor.

"Le peuple ukrainien exige de l'ordre. Tous ceux qui portent des armes, en dehors de la police, de l'armée, du Service de sécurité et la Garde nationale, sont des saboteurs qui oeuvrent contre l'Ukraine", a déclaré le président par intérim Olexandre Tourtchinov avant le vote.

Les groupes paramilitaires comme Pravy Sektor (Secteur Droit) se sont trouvés en première ligne dans la contestation contre le président Viktor Ianoukovitch, montant la garde aux barricades du Maïdan, jour et nuit par un hiver glacial, et s'opposant aux redoutées forces antiémeutes Berkout.

Des groupes pro-russes du même type ont émergé dans les manifestations séparatistes qui ont agité l'Est russophone.

Malgré la chute du président et la mise en place d'un pouvoir de transition, des hommes en treillis et cagoules continuent d'assurer la sécurité du Maïdan, la place de l'Indépendance de Kiev toujours protégée par d'épaisses barricades imprégnées par la suie datant des affrontements avec la police.

Leur désarmement constitue une exigence répétée de la Russie, qui n'a de cesse de dénoncer la présence d'extrémistes parmi les contestataires, mais aussi de l'Union européenne.

Mais le pouvoir de transition en place depuis fin février a longtemps hésité à agir contre ces miliciens d'autodéfense, qui ont acquis un certain respect pour leur engagement aux pires heures de la confrontation avec le pouvoir, conclue par un bain de sang et des dizaines de victimes.

La tension est toutefois montée au fil des semaines et le gouvernement se montre de moins en moins enclin à fermer les yeux sur les excès de ces milices, mis en avant par Moscou pour discréditer les nouvelles autorités pro-européennes.

Le 25 mars, Pravy Sektor s'est trouvé au centre de l'attention après la mort d'Olexandre Mouzitchko, dit Sachko Le Blanc, chef du mouvement en Ukraine occidentale, lors d'une fusillade avec des policiers qui venaient l'arrêter à Rivne. Il était recherché pour appartenance à la criminalité organisée.

Le mouvement, dont le leader Dmytro Iaroch est candidat à la présidentielle, s'est dit victime d'une manoeuvre visant à l'affaiblir et a exigé la démission du ministre de l'Intérieur lors d'une manifestation agitée devant le Parlement.

Plus récemment, la formation s'est vantée d'avoir repris pour son usage plusieurs des nombreuses voitures trouvées dans la luxueuse résidence de Viktor Ianoukovitch après sa fuite.

Lundi soir, c'est une fusillade aux pieds des barricades du Maïdan, qui s'est soldée par trois blessés dont le maire adjoint de Kiev, qui a fait déborder le vase.

Le feu a été ouvert par un jeune membre de Pravy Sektor, qui selon le ministre de l'Intérieur était ivre. Avant l'arrivée de la police, d'autres membres du groupe l'ont alors emmené dans un hôtel voisin qui leur sert de quartier général et n'ont accepté de le livrer à la police qu'au bout de plus d'une heure de confrontation avec les forces de l'ordre qui ont encerclé le bâtiment.

Sommés d'abandonner toute arme et de quitter les lieux, ils se sont exécutés au petit matin, évacués par des cars des Services de sécurité. Plusieurs armes, dont des engins explosifs, ont été trouvés sur place, selon le ministre de l'Intérieur.

Pravy Sektor a assuré que les armes en sa possession étaient soient légales, soit confisquées aux forces de l'ordre lors des affrontements avec la police, et qu'il négociait avec les autorités pour les rendre.

"Les armes illégales qui ont été confisquées sur Maïdan aux forces de l'ordre qui commettaient des crimes contre le peuple ukrainien ont toutes été stockées", a expliqué à l'AFP Andriï Bondarendko, l'un des responsables de l'organisation.

Pour Mikhaïlo Kornienko, ancien vice-ministre de l'Intérieur, la loi votée par le Parlement est "un appel aux révolutionnaires pour qu'ils rendent les armes volontairement".

"Les autorités ont déjà appelé à rendre les armes, mais pour l'instant cela n'a pas eu d'effet sur les révolutionnaires. Les événements de lundi sur Maïdan sont inacceptables et il fallait prendre des mesures", explique-t-il à l'AFP.

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