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Pakistan: un membre de la minorité ahmadie arrêté pour avoir "profané" le Coran

Pakistan: un membre de la minorité ahmadie arrêté pour avoir "profané" le Coran

Un membre de la minorité religieuse Ahmadie a été arrêté dans le sud du Pakistan pour avoir possiblement profané le Coran, a annoncé mardi la police, dernier épisode en date de l'usage de la loi controversée sur le blasphème dans ce pays musulman.

Tahir Ahmed a été interpellé lundi soir à Tando Allahyar, ville située à 240 kilomètres au nord de la métropole économique Karachi, après l'intrusion d'une foule en colère chez lui et dans une mosquée de la minorité Ahmadie.

L'homme, âgé dans la quarantaine, aurait auparavant rudoyé un gamin et lancé le Coran que l'enfant tenait, a déclaré un haut responsable de la police, Javed Baluch. "La cour a ordonné la détention de Tahir Ahmed pour deux semaines", a-t-il ajouté.

Mardi, la situation demeurait "tendue" dans cette ville de la province méridionale du Sind où des leaders de la majorité musulmane ont manifesté dans la rue pour décrier ce cas potentiel de blasphème, a renchéri Sanaullah Abbasi, un autre officier de la police locale.

La loi pakistanaise sur le blasphème, accusée par les libéraux d'être instrumentalisée pour régler des conflits personnels mais défendue bec et ongles par les islamistes, prévoit la peine de mort pour les personnes dénigrant Mahomet et la prison à vie pour quiconque brûle le Coran.

Cette loi est souvent utilisée contre les chrétiens, les hindous et les ahmadis.

La communauté ahmadiyya, fondée à la fin du 19e siècle par Mirza Ghulam Ahmad dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan, estime que son fondateur est le messie attendu depuis la mort du prophète Mahomet.

Les ahmadis se considèrent musulmans, mais une loi datant de 1974 au Pakistan les qualifie de non-musulmans. Les ahmadis ne peuvent y nommer "mosquée" leur lieu de culte et sont interdits de séjour en Arabie saoudite pour faire le pèlerinage à La Mecque, un des cinq piliers de l'islam.

Par ailleurs, Sawan Masih, un chrétien condamné à la peine de mort la semaine dernière par un tribunal de Lahore (est) pour avoir porté atteinte à Mahomet a interjeté appel mardi de ce verdict controversé.

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