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Marijuana médicale : des consignes aux médecins

Marijuana médicale : des consignes aux médecins

Le Collège des médecins réitère ses réticences à prescrire de la marijuana médicale, alors qu'il émettait des directives pour encadrer l'application au Québec de nouvelles règles nationales, qui entrent en vigueur aujourd'hui.

Le nouveau règlement implique davantage le médecin dans le processus d'accès du malade au cannabis médical. Au lieu de passer par Santé Canada, les utilisateurs auront dorénavant besoin d'une ordonnance d'un médecin.

« Le Collège des médecins du Québec réaffirme que l'usage du cannabis à des fins médicales n'est pas un traitement reconnu par la profession médicale », affirme mardi dans un communiqué le Dr Charles Bernard, président-directeur général du Collège des médecins.

« Toutefois, à la suite de l'obtention d'un avis légal sur le sujet, le Collège a jugé de son devoir de prévoir un mécanisme permettant de se conformer au nouveau règlement fédéral et de rendre accessible le cannabis séché à certains patients », ajoute-t-il.

Dans ses directives, le Collègue met l'accent sur la constitution d'une banque de données à des fins de recherche.

Le protocole de recherche n'est pas encore défini, mais cela devrait être fait d'ici l'été. Il permettra donc de prescrire du cannabis séché à des fins médicales, mais en respectant certaines règles, comme la rédaction d'un formulaire de consentement, d'un formulaire d'évaluation, la vérification des interactions avec d'autres médicaments et la vérification de contre-indications.

L'ordre professionnel demande en outre aux médecins de ne prescrire de la marijuana qu'en dernier recours. Les patients avec une maladie neurologique ou en phase terminale, de même que les personnes atteintes de cancer ou du VIH/sida, pourront obtenir une prescription. « Et au fur et à mesure, on pourra élargir les indications », a précisé mardi le Dr Yves Robert à ICI Radio-Canada.

Utilisateurs mécontents

La nouvelle loi mécontente également les utilisateurs puisqu'elle réserve le commerce de la marijuana médicale au Canada aux entreprises privées accréditées par Ottawa.

Selon cette nouvelle législation, les producteurs devront en outre détruire leurs plants de marijuana au plus tard le 30 avril pour passer au nouveau système d'exploitation et acheter la drogue auprès de fournisseurs accrédités.

Certains consommateurs craignent une flambée des prix avec le nouveau système, ce qui les empêcherait de se procurer la drogue.

Dans un jugement rendu à Vancouver le 21 mars, la Cour fédérale a toutefois permis aux personnes anciennement autorisées à produire leur marijuana thérapeutique à la maison de continuer à le faire. Lundi, Ottawa a annoncé son intention de faire appel de cette ordonnance.

Le Programme d'accès à la marijuana à des fins médicales (PAMFM) de Santé Canada a été lancé en 2001 pour 500 usagers, mais leur nombre a explosé et atteint aujourd'hui plus de 30 000 bénéficiaires.

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