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GB : Cameron ordonne une enquête sur les Frères musulmans

GB : Cameron ordonne une enquête sur les Frères musulmans

Le Premier ministre britannique David Cameron a ordonné une enquête sur les Frères musulmans en raison d'inquiétudes sur les activités au Royaume-Uni de ce mouvement islamiste, classé organisation terroriste en Egypte, a annoncé mardi Downing Street.

"Ce qui est important pour moi à propos des Frères musulmans, c'est de nous assurer que nous comprenons parfaitement la nature de cette organisation, ses positions par rapport à l'extrémisme violent, ses liens avec d'autres groupes et sa présence au Royaume-Uni", a déclaré David Cameron en début d'après-midi au cours d'une conférence commune avec le Premier ministre italien, Matteo Renzi.

Il est "légitime et avisé de tenter de mieux comprendre ce que les Frères musulmans représentent, comment ils comptent atteindre leurs objectifs et ce que cela implique pour la Grande-Bretagne", avait déclaré plus tôt mardi un porte-parole du Premier ministre.

L'enquête, dirigée par l'ambassadeur du Royaume-Uni en Arabie saoudite, John Jenkins, pourrait donner lieu à une interdiction de la confrérie au Royaume-Uni où elle est à l'heure actuelle légale. Une interdiction est néanmoins jugée "possible mais peu probable" par des responsables gouvernementaux cités par le quotidien The Times.

"L'Egypte salue la décision britannique d'ouvrir une enquête immédiate sur les activités des Frères musulmans sur le sol britannique et (...) espère que cette question sera traitée avec le sérieux et l'attention nécessaires", s'est félicité le ministère égyptien des Affaires étrangères.

Evoquant "les membres des Frères musulmans présents sur le sol britannique et dans d'autres pays", la confrérie a réagi en assurant dans un communiqué qu'"ils respectaient totalement les institutions et les lois du pays dans lequel ils vivent".

"Les Frères musulmans appellent les gouvernements et les Etats occidentaux à être attentifs face aux tentatives et aux pressions des putschistes (ndlr, l'actuel gouvernement égyptien) pour déformer la réalité au sujet de la confrérie et de ce qui se passe en Egypte", a ajouté l'organisation dans ce communiqué reçu par l'AFP au Caire.

Selon le Times, les services de renseignement britanniques sont chargés notamment d'établir le nombre de membres qui ont trouvé refuge au Royaume-Uni après la destitution en Egypte du président issu de ses rangs, Mohamed Morsi, le 3 juillet 2013.

Le quotidien fait état d'informations selon lesquelles des dirigeants du mouvement se sont réunis à Londres fin 2013 pour décider d'une réponse à la situation en Egypte.

Dans ce pays, les autorités installées par l'armée après la destitution de Mohamed Morsi, qui ont classé les Frères musulmans en tant qu'"organisation terroriste", se livrent à une répression implacable contre le mouvement. La quasi-totalité des dirigeants ont été arrêtés et, à l'instar du président destitué, ils encourent la peine de mort dans divers procès.

Récemment, 529 pro-Morsi ont été condamnés à mort au deuxième jour de leur procès pour des violences pendant l'été.

Depuis juillet, des groupes jihadistes multiplient les attaques contre les forces de l'ordre, qui ont fait plus de 200 morts, et un attentat meurtrier a même visé des touristes. Ces violences ont été attribuées par les autorités aux Frères musulmans, et l'organisation a démenti.

Les services de communication de la confrérie, fondée en 1928 en Egypte par Hassan al-Banna, sont installés à Londres et tous les communiqués sont datés de la capitale britannique.

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