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Amnesty met en garde contre le risque d'"une spirale de violence" au Venezuela

Amnesty met en garde contre le risque d'"une spirale de violence" au Venezuela

Après près de deux mois de manifestations qui ont fait au moins 37 morts, Amnesty International a mis en garde mardi contre le risque d'une "spirale de violence" au Venezuela et appelé le gouvernement et l'opposition à respecter les droits de l'Homme.

"Soit on place les droits de l'Homme au sommet de l'agenda politique au Venezuela, soit le Venezuela court le risque d'entrer dans une spirale de violence", a affirmé Esteban Beltran, directeur de la branche espagnole de l'ONG, lors d'une conférence de presse à Madrid.

Si la tendance actuelle n'est pas enrayée, le pays fera face à "un plus grand nombre d'abus et de violations des droits de l'Homme", comme des violences policières, le harcèlement des journalistes ou des arrestations arbitraires, est-il écrit dans le rapport "Venezuela. Les droits de l'Homme en péril au coeur des manifestations".

L'ONG s'"inquiète" particulièrement "de l'usage d'armes à feu contre des manifestants", a précisé Nuria Garcia, chercheuse d'Amnesty International spécialisée sur le Venezuela.

Le rapport revient notamment sur les cas de Génesis Carmona, ancienne Miss Tourisme de l'Etat de Carabobo (nord), morte à 21 ans après avoir été blessée, le 18 février, sous les balles présumées d'un "groupe armé pro-gouvernemental" ou du garde national Giovanny José Pantoja Hernandez, sous les tirs de "personnes non identifiées".

Selon ce rapport, au moins 37 personnes sont mortes depuis le début des manifestations, le 27 mars, et plus de 550 ont été blessées, dont 120 par balles. Le gouvernement du Venezuela parle lui de 39 morts.

Les violences ont été commises autant par les forces de sécurité - qui ont "même torturé des manifestants" - que par des "groupes pro-gouvernementaux, des manifestants et des personnes non identifiées", selon Amnesty.

"Nous n'avons pas recensé l'existence de groupes armés organisés par l'opposition", a déclaré Esteban Beltran, qui a toutefois précisé avoir bien relevé "des cas de violations des droits de l'Homme commis par des manifestants de l'opposition".

"Le gouvernement s'est montré ambivalent dans ses déclarations et l'opposition n'a pas non plus appelé clairement ses sympathisants à manifester pacifiquement", a souligné pour sa part Nuria Garcia.

Amnesty s'est toutefois déclarée satisfaite face à la volonté déclarée du procureur général du Venezuela, Luisa Ortega Diaz, d'enquêter sur toutes les plaintes.

gr/elc/sg/cgu

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