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Syrie: l'accès humanitaire "extrêmement difficile" (Ban Ki-moon)

Syrie: l'accès humanitaire "extrêmement difficile" (Ban Ki-moon)

L'accès des organisations humanitaires à la population syrienne qui a besoin de secours "reste extrêmement difficile", regrette le secrétaire général de l'ONU dans un rapport remis lundi au Conseil de sécurité.

M. Ban exhorte le gouvernement syrien et l'opposition à prendre une série de mesures pour faciliter la livraison des secours, notamment des médicaments, aux 9,3 millions de Syriens qui ont besoin d'aide humanitaire.

"L'aide qui parvient à la population reste bien trop faible pour couvrir ses besoins fondamentaux", ajoute le texte, dont l'AFP a eu copie et qui doit être examiné vendredi par le Conseil.

M. Ban y "condamne fermement les bombardements intensifs (de l'armée syrienne) sur des quartiers résidentiels, de même que les actes de terreur perpétrés en Syrie par des groupes extrémistes qui tentent d'imposer des idéologies radicales dans certaines parties du pays".

Ce rapport fait suite à la résolution 2139 adoptée à l'unanimité par le Conseil le 22 février dernier, qui demandait notamment la levée des sièges de plusieurs villes syriennes et la fin des largages de "barils explosifs" sur les civils par l'armée de l'air syrienne.

La résolution, que la Russie avait finalement adoptée après d'âpres négociations, ne prévoit pas de sanctions automatiques en cas de non respect de ses dispositions. Elle laisse ouverte la possibilité pour le Conseil d'agir ultérieurement contre les récalcitrants, sur la base du rapport de M. Ban, mais il faudra alors une nouvelle décision du Conseil.

Des diplomates du Conseil s'attendent dans ce cas à ce que la Russie mette son veto à toute sanction contre son allié syrien, comme elle l'a déjà fait à trois reprises depuis le début de la crise syrienne en mars 2011.

"Même si la plupart des exigences (de la résolution) n'ont pas été respectées, on ne s'attend pas à une décision majeure (vendredi) sur la suite à donner" à ce rapport, explique un diplomate. "Personne n'en a vraiment envie et la Russie bloquera de toute façon".

Dans son rapport, M. Ban "dénonce l'utilisation des sièges comme tactique de guerre et demande à toutes les parties de laisser immédiatement entrer l'aide dans les zones assiégées et de laisser les civils qui le souhaitent quitter ces zones".

Le rapport estime que 3,5 millions de personnes sont désormais bloquées dans des zones assiégées ou difficiles d'accès, soit un million de plus qu'au début de l'année.

Il souligne que les accords locaux de cessez-le-feu négociés ici ou là "sont handicapés par l'absence de tierce partie neutre pour en surveiller le respect et par le manque de confiance entre gouvernement, opposition et communautés locales".

Selon le rapport, 220.000 personnes environ restent assiégées à Homs (centre), Nubl et Zahra (nord-ouest) et dans plusieurs localités de la Ghouta (périphérie de Damas); 175.000 le sont par les forces gouvernementales et 45.000 par des groupes d'opposition.

L'ONU a recensé dans toute la Syrie 258 "zones prioritaires" où une amélioration de l'accès humanitaire aurait un effet particulièrement bénéfique.

Aucun nouveau cessez-le-feu n'a été conclu entre les belligérants dans les zones assiégées entre le 22 février et le 21 mars et seule une "aide limitée" a pu parvenir à certaines régions difficiles d'accès, souligne le document.

Un des rares progrès a été l'autorisation donnée par Damas à un convoi de l'ONU de franchir le 20 mars la frontière turque en direction de Qamishli (nord-est de la Syrie), pour la première fois depuis le début de la guerre.

avz/bdx

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