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L'Uruguay ne posera pas de conditions pour l'accueil de prisonniers de Guantanamo

L'Uruguay ne posera pas de conditions pour l'accueil de prisonniers de Guantanamo

Le président uruguayen Jose Mujica a annoncé lundi que l'accueil dans son pays de détenus de la base de Guantanamo n'était pas conditionné par sa demande de libération par les Etats-Unis de prisonniers cubains accusés d'espionnage.

"Je n'ai jamais posé de condition" pour l'accueil de cinq prisonniers, quatre Syriens et un Palestinien, a annoncé le président uruguayen sur les ondes de la radio El Espectador. Ces prisonniers, détenus sans jugement sur la base américaine de Guantanamo, située à Cuba, doivent être accueillis sous le statut de réfugiés.

Le 21 mars, au lendemain de l'annonce par la presse locale de l'accueil prochain en Uruguay de "cinq" prisonniers de Guantanamo pour "au moins deux ans", M. Mujica avait annoncé avoir demandé en contrepartie "au gouvernement américain qu'il fasse son possible pour trouver un moyen de libérer ces deux ou trois prisonniers cubains qui se trouvent là-bas".

Jose Mujica, un ex-guérillero de gauche, faisait référence à cinq agents de services de renseignements cubains arrêtés en septembre 1998 et condamnés en 2001 pour espionnage par un tribunal de Miami en Floride, bastion de l'anticastrisme. Deux d'entre eux ont retrouvé la liberté. Les trois autres sont toujours incarcérés aux Etats-Unis.

Lundi, celui-ci a toutefois tenu à préciser que la décision d'accueillir les prisonniers est "prise, sans conditions". Il se réserve toutefois le droit de "dire au gouvernement américain, avec une posture morale: +s'il vous plaît essayer d'améliorer la relation avec Cuba+", dont l'Uruguay est proche.

Selon M. Mujica, cela relève autant de la libération de prisonniers politiques cubains que de la levée de l'embargo américain sur l'île communiste.

Les transfèrements depuis Guantanamo se sont accélérés ces derniers mois avec le retour chez eux de trois Algériens, deux Saoudiens et deux Soudanais. Mais 154 détenus sont toujours à Guantanamo dans cette prison spéciale créée sous le président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

La grande majorité des détenus n'ont été ni accusés ni jugés et sont incarcérés sur des soupçons de terrorisme. Mais 75 d'entre eux avaient été déclarés libérables par l'administration Bush. Celle de Barack Obama s'est attelée depuis janvier à revoir la situation de dizaines d'autres.

Bien que le Congrès américain interdise la transfèrement des détenus sur le sol des Etats-Unis, il a ouvert en décembre la possibilité pour le président Obama d'ordonner des transfèrements dans des pays tiers. Cela pourrait lui permettre de tenir sa promesse de fermeture de Guantanamo.

aic/ad/ag/jr

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