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Contre-offensive rebelle d'envergure dans le nord de la Syrie

Contre-offensive rebelle d'envergure dans le nord de la Syrie

Les rebelles syriens, après une série de revers, ont lancé une contre-offensive d'envergure dans le nord de la Syrie en marquant des points dans quatre provinces, ont affirmé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des chef rebelles.

Trois ans après le début du soulèvement, les combats ne faiblissent pas et l'accès des organisations humanitaires à la population syrienne "reste extrêmement difficile", a regretté Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU, exhortant gouvernement et opposition à faciliter la livraison des secours aux 9,3 millions de Syriens qui en ont besoin.

"Après les défaites enregistrées notamment à Qalamoun, dans le centre du pays, les rebelles ont lancé une contre-offensive d'envergure dans le nord, dans les provinces de Lattaquié, d'Alep, d'Idleb et même dans la campagne de Hama", plus au sud, a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Dans la province d'Idleb, l'armée "a cédé 15 postes de contrôle près de Khan Sheikhoun, et le régime n'y dispose plus que des bases militaires de Wadi al-Deif et Hamadiyé, encerclées et approvisionnées par voie aérienne", a-t-il ajouté.

A Alep, le régime a perdu les quartiers de Layramoune, de la Vieille ville et du mont Chwayhné, et a enregistré de lourdes pertes, a-t-il ajouté.

Il s'agit de la première attaque coordonnée de cette envergure depuis le conflit qui a éclaté en janvier entre d'une part une coalition rebelle, dont le Front al-Nosra, la branche d'Al-Qaïda en Syrie, et d'autre part leurs anciens compagnons d'armes jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Pour Ibrahim al-Idlebi, porte-parole d'une unité rebelle "il y a une coordination totale entre les groupes. La principale raison, c'est le retrait de l'EIIL de la région. Maintenant, nous ne devons plus combattre deux, mais un seul ennemi".

En outre, les rebelles ont reçu de Turquie des munitions et des armes, y compris des missiles sol-air, a-t-il ajouté.

Dans la province de Lattaquié, bastion du régime et berceau de la famille Assad, qui dirige le pays depuis près de 45 ans, les insurgés ont pris un point de passage avec la Turquie et contrôlent la principale place du village de Kassab, 6 km plus loin, selon M. Rahmane.

Les autorités syriennes ont affirmé que les rebelles et leurs alliés jihadistes étaient venus de Turquie pour attaquer le poste de Kassab, l'un des deux derniers points de passage officiels avec la Turquie encore aux mains du régime.

Une source de sécurité syrienne a déclaré à l'AFP qu'à Kassab, "des hommes armés se sont infiltrés de Turquie avec l'ingérence directe des Turcs" et que les forces syriennes étaient "en train de traiter cette question".

Au moins 130 combattants des deux bords sont morts durant la bataille entre samedi et dimanche, selon l'OSDH, faisant état de raids de l'aviation syrienne contre des positions rebelles dans cette zone frontalière lundi.

Dimanche, la Turquie avait abattu un avion de combat syrien dans cette zone, assurant que l'avion avait violé l'espace aérien turc, ce que Damas a nié, qualifiant l'incident d'"agression flagrante".

Le canton de Kassab compte 5.000 habitants, dont deux-tiers d'Arméniens et un tiers d'alaouites, la confession du président Bachar al-Assad.

Le gouvernement syrien ne contrôle désormais que huit des 19 postes frontières terrestres officiels avec ses voisins (Liban, Irak, Turquie et Jordanie).

Une "offensive conjointe a commencé", a affirmé à l'AFP le colonel rebelle Afif al-Souleimane, chef du Conseil militaire d'Idleb, et la situation "est très bonne sur les trois fronts" d'Idleb, de Lattaquié et de Hama.

Selon lui, la prise il y a six semaines de Morek, entre Hama et Alep, a été décisive. "La route entre Hama et le nord a été ouverte et le succès sur un champ de bataille revient à celui qui contrôle les routes d'approvisionnement".

Le colonel rebelle a en outre expliqué que le régime avait retiré des troupes d'Idleb pour les envoyer vers Lattaquié et que les rebelles en avaient "tiré profit pour attaquer".

En trois ans, le conflit syrien a fait au moins 146.000 morts selon l'OSDH, et des millions de déplacés et réfugiés.

Dans ce contexte, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi a estimé lundi qu'une reprise des négociations de paix entre le régime et l'opposition à Genève était exclue pour le moment.

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