La Crimée, que Moscou a rattachée à son territoire, va littéralement devenir une zone grise sur les cartes de géographie établies par la National Geographic Society, basée à Washington.
"Dans le cas de la Crimée (...) ce sera une zone grise et son centre administratif, Simféropol, sera désigné par un symbole spécial", a expliqué dans un communiqué l'institution scientifique, âgée de 126 ans, connue pour ses cartes autant que pour son magazine à bordure jaune.
La politique en matière de cartographie est "de faire le portrait, dans la mesure de nos capacités, de la réalité actuelle", explique la National Geographic Society.
La plupart des frontières marquées sur ses cartes et dans ses atlas sont stables et incontestées, mais certains lieux contestés sont de couleur grise pour marquer qu'il s'agit de "zones à statut spécial", auxquelles l'institution associe un texte d'explication.
La National Geographic Society a appliqué ce principe de zones "grises" à l'Abkhazie et à l'Ossétie du Sud, deux territoires séparatistes de la Géorgie, qui ont proclamé leur indépendance en 2008, à la suite d'une guerre éclair entre la Russie et la Géorgie, et que seul Moscou et une poignée d'autres Etats ont reconnues.
L'institution a aussi marqué en gris les Territoires palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie.
"Quand une région est contestée, notre politique est de refléter ce statut dans nos cartes. Cela ne veut pas dire que nous reconnaissons la légitimité de la situation", souligne l'organisation.
Le parlement russe devait ratifier jeudi le rattachement de la Crimée à la Russie, après un référendum dimanche dans la péninsule ukrainienne à l'issue duquel 97% des habitants se sont prononcés en faveur d'un rattachement à la Russie.
L'Ukraine et les pays occidentaux considèrent ce référendum comme illégal. Il avait été précédé par l'incursion en Crimée de militaires russes .
rom/are/gde