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Pour éviter "des soulèvements" politiques, Bujumbura interdit le sport en groupe dans ses rues

Pour éviter "des soulèvements" politiques, Bujumbura interdit le sport en groupe dans ses rues

Le maire de la capitale burundaise Bujumbura a interdit les sports en groupe, -soit à plus d'une personne- fréquemment pratiqués par les habitants le week-end, dans ses rues, pour prévenir des "soulèvements" à caractère politique, a-t-on appris jeudi auprès de ses services.

"Le maire Saïdi Juma vient de signer une décision qui interdit dorénavant la pratique du sport de masse", a annoncé à l'AFP Candide Kazatsa, chargée de la communication à la mairie.

"Les marches dans les rues ou le jogging sont également interdits s'ils sont faits en masse", a-t-elle ajouté, précisant qu'était en fait considéré comme un groupe un rassemblement de plus d'une personne. Individuellement, les Burundais peuvent continuer à courir.

La mairie a pris cette décision sur "recommandation du Conseil national de sécurité", suite aux affrontements, les plus violents depuis la fin de la guerre civile en 2006 à Bujumbura, survenus le 8 mars entre la police et des militants d'opposition. Ceux-ci avaient convergé vers le centre-ville en tenue de sport, comme s'ils s'apprêtaient à faire un jogging.

"Des organisations politiques se cachent derrière ce sport collectif pour organiser des soulèvements à caractère politique, ou des gens qui en profitent pour proférer des injures (contre le pouvoir)", a justifié Mme Kazatsa. "Pour le sport de masse, il est désormais interdit de le faire sur la voie publique sans autorisation préalable de l'administration et cela doit se faire sur une dizaine de terrains et de stades qui ont été identifiés et désignés à cet effet par le maire de Bujumbura".

Depuis des années, des milliers de personnes, hommes et femmes, affiliées à des clubs, font chaque week-end du jogging ou de la marche dans des groupes constitués de dizaines, voire de centaines de personnes, dans les rues de Bujumbura ou sur les collines surplombant la capitale.

Ces groupes se sont constitués en associations sportives florissantes, qui servent à tisser des liens sociaux forts.

Le Burundi, qui se prépare à des élections générales sous tension en 2015, est traversé depuis plusieurs semaines par une grave crise politique, déclenchée par le départ du gouvernement, dominé par le parti hutu Cndd-FDD, du principal parti tutsi du pays, l'Uprona.

La crise s'est aggravée avec les affrontements du 8 mars, qui ont opposé la police à des militants d'un autre parti d'opposition, le Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD). La formation a depuis été interdite, la justice a émis un mandat d'arrêt contre son dirigeant et inculpé d'"insurrection" 71 de ses militants.

esd/aud/jmc

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