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Yémen: des manifestants réclament le jugement de l'ex-président Saleh

Yémen: des manifestants réclament le jugement de l'ex-président Saleh

Des centaines de jeunes yéménites ont manifesté mardi à Sanaa, réclamant le jugement de l'ex-président Ali Abdallah Saleh pour le meurtre il y a trois ans de 45 protestataires.

Amnesty International a également demandé l'annulation de l'immunité de M. Saleh -- dont il jouit en vertu d'un accord de transition politique qui l'a conduit à quitter le pouvoir sous la pression de la rue en 2012-- et appelé à la création d'une commission d'enquête indépendante sur les violations des droits de l'Homme en 2011.

Portant des cercueils symboliques, les protestataires ont scandé notamment: "Pas d'immunité. Saleh et ses assistants doivent être jugés", en référence aux proche de M. Saleh qui bénéficient eux aussi de l'immunité.

Des hommes armés partisans de l'ex-président avaient tiré le 18 mars 2011 contre des protestataires, tuant 45 d'entre-eux et blessant 200 autres, pour la plupart des étudiants, selon des données recueillis par Human Rights Watch.

Ce massacre avait marqué le début d'une contestation populaire au Yémen, dirigé depuis trois décennies par Ali Abdallah Saleh, dans la foulée du Printemps arabe.

La manifestation de mardi a été organisée par le conseil des jeunes révolutionnaires, un des groupes ayant animé pendant un an la contestation qui a poussé M. Saleh à abandonner le pouvoir.

Dans un communiqué lu sur la Place du Changement, épicentre de la contestation anti-Saleh, les manifestants ont aussi appelé au départ du procureur général Ahmed al-Awash. Nommé par l'ancien président, il est accusé de couvrir les auteurs du massacre du 18 mars 2011.

"La loi d'immunité est totalement inacceptable et doit être révoquée immédiatement", a indiqué dans un communiqué le chef du département Afrique du Nord - Moyen-Orient à Amnesty International, Philip Luther.

Selon Amnesty, le procureur Awash a refusé d'enquêter sur de hauts responsables comme M. Saleh.

M. Saleh, qui dirige toujours le Congrès populaire général (CPG), est souvent accusé de bloquer la transition politique dans son pays.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté fin février à l'unanimité une résolution prévoyant des sanctions contre les partisans de l'ancien régime au Yémen qui tentent de bloquer la transition politique.

M. Saleh, souvent mis en cause, y compris dans une précédente déclaration du Conseil, n'est pas désigné nommément, mais dans son préambule, la résolution souligne que "le processus de transition exige de tourner la page de la présidence de Ali Abdallah Saleh".

Il a été remplacé par Abd Rabbo Mansour Hadi en février 2012, en vertu d'un accord sur une transition politique appuyé par les pays du Golfe.

M. Luther a critiqué le nouveau président, estimant que ses promesses de créer une commission d'enquête indépendante n'avaient toujours "pas été tenues".

"En traînant des pieds pour s'assurer qu'une enquête (...) impartiale sur ces morts ait lieu, les autorités du Yémen envoient le message (...) que la justice (...) n'est pas une priorité pour eux", a-t-il ajouté, reconnaissant cependant que le pays "a commencé à introduire quelques réformes prometteuses en matière de droits de l'Homme".

"Mais des réformes durables ne peuvent aboutir sans une justice pour les victimes et leurs familles. Si le gouvernement souhaite prouver qu'il est sérieux à propos des droits de l'Homme, il doit s'attaquer à l'impunité", a indiqué M. Luther.

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