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Poutine "reste invité" le 6 juin en France aux commémorations du Débarquement allié (Fabius)

Poutine "reste invité" le 6 juin en France aux commémorations du Débarquement allié (Fabius)

Le président russe Vladimir Poutine "reste invité", en dépit de la crise ukrainienne, le 6 juin prochain en France, aux cérémonies célébrant le 70e anniversaire du Débarquement des forces alliées, a indiqué mardi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

"Le président Poutine est invité au titre de l'Histoire. (...) Pour le moment, il reste invité", a déclaré M. Fabius interrogé sur Europe 1. Le chef de la diplomatie française a en revanche confirmé l'annulation du déplacement qu'il devait effectuer mardi à Moscou en Russie avec le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, pour y rencontrer leurs homologues russes.

"On a jugé que c'était inopportun notamment parce que M. Poutine doit prononcer ce matin un discours à la Douma où il va vraisemblablement annoncer l'annexion de la Crimée", a-t-il précisé. "Nous avons considéré avec le président de la République (François Hollande) que ce voyage serait mal interprété car il donnerait le sentiment que nous cautionnons ce qui se fait, ce qui n'est pas du tout le cas", a-t-il dit.

Lundi soir, le président russe a signé un décret reconnaissant l'indépendance de la péninsule séparatiste ukrainienne de Crimée, défiant les pays occidentaux qui ne reconnaissent pas les résultats du référendum de dimanche, qui a plébiscité le rattachement de la péninsule à la Russie.

Dans un document publié mardi sur le site du Kremlin, M. Poutine s'est dit formellement prêt à ratifier un accord prévoyant l'intégration à la Russie de la Crimée.

Interrogé sur l'éventuelle annulation de vente de navires militaires français Mistral à la Russie qu'il avait évoquée la veille, M. Fabius a précisé que "ce qui est envisagé, c'est la suspension de ces contrats". La veille sur TF1, il avait parlé d'"annulation". Mais, a-t-il dit, "pour l'instant ce n'est pas dans les clous car ce serait le niveau trois des sanctions et nous n'y sommes pas encore".

Mais "il n'y a pas de raison que ce soit seulement la France", qui prenne ce type de sanctions, a-t-il insisté. "Ca ne peut être envisagé que dans le cadre d'une suspension générale" qui impliquerait les autres pays européens, a-t-il souligné.

"D'un côté, nous ne pouvons pas envisager de livrer en permanence des armements compte tenu de ce comportement (russe), de l'autre côté il y a la réalité de l'emploi et de l'économie", a-t-il encore dit.

En 2011, la France a signé avec Moscou la vente de deux navires de projection et de commandement (BPC) de type Mistral, pour plus d'un milliard de dollars.

L'Union européenne et les Etats-Unis ont sanctionné lundi de hauts responsables russes ou pro-russes ukrainiens pour riposter à Moscou après la décision sans précédent de la Crimée de se jeter dans les bras de la Russie.

L'option militaire exclue, les Occidentaux se réservent la possibilité d'imposer des sanctions économiques et commerciales (le niveau trois évoqué par M. Fabius).

Le ministre a également évoqué la possibilité d'une exclusion de la Russie du G8. Le sommet des nations les plus industrialisées doit se tenir en juin à Sotchi (Russie), mais début mars l'UE a décidé de suspendre les préparatifs de ce sommet.

"En ce qui concerne le G8, nous avons décidé de suspendre la participation de la Russie, c'est à dire qu'il est envisagé que ce soit tous les autres pays, les sept plus grands pays, qui se réunissent sans la Russie", a dit M. Fabius.

alc/cf/abk

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