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« Le patient » au coeur des engagements péquistes en santé

« Le patient » au coeur des engagements péquistes en santé

Le Parti québécois a dévoilé lundi ses propositions en matière de santé. La formation rappelle vouloir faire du patient sa priorité, en créant notamment un système centralisé de rendez-vous pour les services de première ligne et en ajoutant des groupes de médecine familiale.

Un texte de Mathieu Gobeil

La chef péquiste, Pauline Marois, a rappelé l'engagement, présenté dans le dernier budget, qui ferait en sorte que l'« argent suive le patient », par la mise en place d'un financement à l'acte au sein des établissements.

Les péquistes croient aussi être sur la bonne voie pour atteindre leurs objectifs quant à l'instauration du dossier santé informatisé partout au Québec et à la création de groupes de médecine familiale (GMF), des groupes multidisciplinaires formés de médecins et d'infirmières.

« Nous avons formé 13 GMF de plus. Cette cadence va s'accélérer, ce qui permettra l'addition de 44 GMF, pour atteindre la cible de 300 GMF. Nous avons augmenté la capacité de formation en médecine de famille. Nous passerons de 400 à 510 médecins de famille formés par année », a rappelé le candidat dans Saint-François, Réjean Hébert, en conférence de presse.

Réjean Hébert a dit que, en redirigeant les patients vers ces ressources et en favorisant les soins à domicile, le gouvernement péquiste avait réussi à réduire le temps d'attente dans les urgences d'une heure en moyenne.

Des médecins de famille pour tous

Le Parti québécois reste ferme également sur l'objectif de doter chaque Québécois d'un médecin de famille d'ici 2016, un engagement qui remonte à 2012.

Le PQ propose aussi d'autoriser l'émission de deux cartes d'assurance maladie pour un individu pour permettre, entre autres, aux deux parents d'avoir en leur possession la carte-soleil de leur enfant, facilitant ainsi l'accès aux soins.

En plus d'un guichet unique pour les rendez-vous, le Parti québécois veut aussi créer un portail santé sur Internet où toutes les informations sur les ressources disponibles en santé seraient centralisées.

Le PQ veut par ailleurs renforcer les soins spécialisés pour les personnes atteintes d'autisme. À ce sujet, il propose de réduire le délai d'attente pour l'obtention du diagnostic ainsi que pour l'accès à des services d'intervention précoce. La formation entend également réduire les délais pour avoir accès à des services d'échographie et d'imagerie médicale.

Les libéraux ont échoué en santé, dit Marois

Pauline Marois s'en est prise aux libéraux, les accusant d'avoir laissé les problèmes en santé s'aggraver lorsqu'ils étaient au pouvoir.

« Le bilan libéral en santé, c'est un immense constat d'échec. Lorsque Philippe Couillard était ministre de la Santé, il avait promis d'éliminer l'attente. Il a échoué lamentablement. Sa gestion des grands hôpitaux universitaires montréalais a été catastrophique et a coûté des centaines de millions de dollars aux Québécois. »

Mme Marois a aussi critiqué le projet libéral de créer 50 « supercliniques ». Il est illusoire, selon elle, de penser régler ainsi les problèmes chroniques du système public. « On ne promettra pas de miracle, contrairement aux libéraux. Nous sommes raisonnables. Les gestes que nous avons posés donnent des résultats, nous sommes dans la bonne direction », a-t-elle dit.

Questionnée au sujet des économies que le PQ compte réaliser en santé, Mme Marois a dit qu'elles seraient de 200 millions de dollars par année « pour remettre l'argent aux patients ». Mme Marois a rappelé qu'elle compte étaler dans le temps l'entente conclue avec les médecins sur l'augmentation salariale de 9 % pour réaliser des économies. Attaquée à plusieurs reprises par les autres partis à propos des coupes possibles en santé, la chef péquiste a assuré qu'il n'y aurait pas de compressions avec un gouvernement péquiste.

Au sujet de l'assurance autonomie, dont le projet de loi a été déposé en décembre, Réjean Hébert a dit que son déploiement était prévu pour le 1 avril 2015.

La question de la charte

En réponse à la question d'un journaliste qui voulait savoir si des établissements de santé pourraient se soustraire de façon perpétuelle aux dispositions de la charte des valeurs - qui prévoit l'interdiction du port de signes religieux pour les employés de l'État -, Réjean Hébert a rappelé que le projet de loi prévoyait une transition de cinq ans, qui peut être renouvelée.

« Le projet de loi prévoit une période de transition. L'institution peut disposer de cinq ans pour appliquer la loi et dans certaines circonstances, cette période de transition peut être renouvelée, pour des questions culturelles ou historiques. Alors, une institution comme l'Hôpital général juif pourrait faire une demande [à cet effet] », a-t-il répondu en anglais.

Mme Marois était entourée pour l'occasion de son « équipe santé », formée des candidats Réjean Hébert, Véronique Hivon, Diane Lamarre, Gyslaine Desrosiers et Gilles Aubé. Ils se trouvaient pour l'occasion dans une clinique de santé de Laval.

Réactions de la CAQ et de la FSQ

De son côté, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, dit ne pas croire à la promesse péquiste d'un médecin de famille pour chaque Québécois en 2016.

« Il faut avoir du courage pour y arriver, parce qu'il faut être capable de rouvrir l'entente avec les médecins de famille et modifier les façons de payer. Mais il n'y a aucun moyen. Pour l'instant c'est de la pensée magique. Mme Marois n'a rien fait depuis 18 mois, pourquoi on la croirait pour les prochains mois? » a-t-il dit en réponse à des journalistes.

En ce qui a trait à l'application de la charte des valeurs, M. Legault dit que le PQ semble se diriger vers un système « à deux vitesses » pour instaurer la charte dans les hôpitaux. « Ce n'est pas applicable », a-t-il dit en anglais.

La Fédération de la santé du Québec (FSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a quant à elle salué certains engagements du PQ, comme le virage vers des soins à domicile ou encore la volonté d'étendre le réseau de GMF.

Toutefois, la FSQ juge que le financement axé sur les patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques, « risque d'introduire de nombreuses dérives comme la sélection des patients et la surprestation de services ».

La centrale syndicale dit craindre des coupes et des hausses de taxes à la suite du budget Marceau et de la présentation de la plateforme péquiste.

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