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Serbie : écrasante victoire des conservateurs aux législatives anticipées

Serbie : écrasante victoire des conservateurs aux législatives anticipées

Les conservateurs pro-européens (SNS), au pouvoir en Serbie, ont obtenu 50% de voix aux législatives anticipées de dimanche, une écrasante victoire, la plus évidente depuis 1990, qui leur permet de former seuls, s'ils le souhaitent, le nouveau gouvernement.

"Il me semble qu'il est désormais clair que la liste de notre parti aura une majorité indiscutable", a déclaré à la presse le chef du Parti serbe du progrès (SNS) et vice-Premier ministre sortant, Aleksandar Vucic.

"Il s'agit du meilleur résultat depuis 1990" obtenu par un parti dans un tel scrutin, a souligné celui qui sera sans doute le nouveau chef du gouvernement.

"Je suis certain que la Serbie poursuivra sa route vers l'UE, sa lutte contre la corruption (...)", a-t-il ajouté.

Selon des estimations du CESID, un organisme indépendant qui surveille le scrutin, le SNS obtiendrait 160 des 250 sièges du Parlement.

Un tel résultat n'a pas été enregistré en Serbie depuis 1990, lorsque le parti de l'ex-homme fort Slobodan Milosevic avait remporté 194 sièges.

Le SNS est suivi par son actuel allié dans la coalition gouvernementale sortante, le Parti socialiste (SPS) qui a obtenu 15% de voix, soit 50 mandats, selon la même source.

Quelque 6,7 millions d'électeurs avaient été appelés aux urnes pour renouveler le Parlement.

Le scrutin a été organisé deux ans avant la fin du mandat de quatre ans du Parlement sortant à la demande du SNS qui, fort du début en janvier des négociations d'adhésion à l'UE, souhaitait un mandat encore plus clair pour entreprendre de difficiles réformes économiques dans cette ex-république yougoslave dont l'économie est en pleine crise depuis des années.

"Je souhaite que la Serbie poursuive sa lutte contre la corruption, qu'elle s'efforce de faire progresser son économie, qu'elle soit en mesure d'augmenter le nombre des emplois", avait déclaré après avoir voté M. Vucic, 44 ans.

"A cette fin, des réformes douloureuses sont nécessaires", avait-il mis en garde.

"J'ai voté pour le SNS. J'ai perdu mon emploi il y a huit ans et c'est la première fois depuis lors que j'ai un soupçon d'espoir dans un avenir meilleur", a déclaré Olga Petrovic, 52 ans, une ancienne employée de banque.

En revanche, Bojan Popovic, a préféré voter pour l'opposition. "Ce gouvernement n'a rien fait. J'ai voté pour le changement", a affirmé cet ingénieur à la retraite.

Jadis au ban des nations, en raison de son rôle dans les conflits qui ont émaillé le démantèlement sanglant de l'ex-Yougoslavie, la Serbie a réussi à redorer son image.

Depuis son accession au pouvoir en 2012, le gouvernement du SNS a amélioré d'une manière spectaculaire les relations avec l'ancienne province serbe du Kosovo, où la majorité albanaise a proclamé son indépendance en 2008.

M. Vucic - jadis un des pionniers de l'ultranationalisme serbe, désormais engagé corps et âme à la cause de l'intégration européenne de son pays -, a mis à profit le soutien particulièrement important dont il jouit au sein de l'électorat après plusieurs arrestations spectaculaires de richissimes hommes d'affaires, dans le cadre de la lutte contre la corruption et le crime organisé.

Mais les perspectives économiques sont sombres pour ce pays de 7,1 millions d'habitants, où le chômage frappe 20,01% de la population active et où le déficit budgétaire est pour la quatrième année consécutive supérieur à 7% du PIB.

Le Kosovo, dont Belgrade refuse farouchement de reconnaître l'indépendance, a été quasiment absent des thèmes abordés au cours de la campagne électorale qui s'est concentrée sur le redressement de la situation économique.

L'économie est aussi tributaire d'un secteur public pléthorique avec ses 700.000 fonctionnaires sur un total de 1,7 million d'employés au niveau national. En outre, la dette publique dépasse les 60% du PIB et le salaire mensuel moyen avoisine les 350 euros.

A la mi-janvier, l'agence de notation Fitch a abaissé la note de la Serbie de "BB+" à "BB-" sanctionnant ainsi les hésitations de l'Etat à engager des réformes structurelles impopulaires.

bur-cn/sym

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