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Sébastopol, base historique de la flotte, hisse déjà le drapeau russe

Sébastopol, base historique de la flotte, hisse déjà le drapeau russe

Le drapeau tricolore de la Russie claque déjà dans le ciel de Sébastopol, le port d'attache historique de la flotte russe de la mer Noire en Crimée, la péninsule ukrainienne qui vote dimanche par référendum son rattachement à la Russie.

Dans la rue principale qui surplombe la mer Noire, l'ambiance est déjà à la célébration du retour dans le giron de Moscou, alors que des chansons militaires et patriotiques inondent les alentours depuis de grands hauts-parleurs placés sur les toits.

Le drapeau russe est partout, aux mains des passants, sur les voitures, les autobus ou même les ambulances.

Un navire de guerre russe, ancré face à la ville, montre aussi, s'il le fallait, l'emprise d'ores et déjà exercée par la Russie sur cette ville portuaire.

"Je suis heureux", dit Alexandre Sorokine. "Honnêtement, j'ai 60 ans et je n'ai jamais pensé que je vivrais assez longtemps pour vivre ce jour de fête. Sébastopol va redevenir une ville russe", ajoute-t-il.

Une grande scène a été installée sur le front de mer pour célébrer le rattachement à la Russie après les résultats attendus dans la soirée.

Sébastopol a été fondée par Catherine II en 1783, et héberge dans son port depuis 230 ans la flotte russe de la mer Noire, une force navale cruciale pour la Russie puisqu'elle lui donne un accès au Bosphore et à la Méditerranée.

La ville a été l'enjeu d'une des pires batailles de la guerre de Crimée qui opposa au milieu du XIXe siècle la Russie à la Turquie, la Grande-Bretagne et la France.

Son siège par les Nazis durant la Seconde Guerre mondiale fit 250.000 morts parmi les soldats de l'Armée rouge. Reconquise ensuite par les Soviétiques, et dotée du titre de "ville héroïque" comme l'ancienne Stalingrad (actuelle Volgograd), elle a été entièrement reconstruite dans le style néo-classique de l'époque stalinienne.

Sa population de 350.000 habitants est considérée comme d'origine russe en grande partie.

Près de la scène, sur laquelle un groupe de rock local effectue des essais, un stand installé par un groupe de motocyclistes russes en blousons noirs offre blinis et thé aux passants. "Là où nous sommes, c'est la Russie", résume une grande banderole au-dessus d'eux.

"Tout ce qui s'est produit dans le passé était dû aux politiciens, maintenant c'est au tour de la volonté du peuple de s'exprimer", dit un homme rencontré non loin d'un monument aux morts, qui dit habiter là depuis un demi-siècle.

"Cela dépend de nous", dit-il, interrogé sur l'avenir de la ville.

Une femme de 48 ans, Lioudmila, fonde des espoirs sur le rattachement à la Russie, pour les nouvelles générations.

"Nous espérons que tout sera bon pour nos enfants. Ils vont parler la langue qu'ils veulent parler, le russe", a-t-elle dit.

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