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Diarrhée épidémique porcine: danger pour les porcs canadiens

Diarrhée épidémique porcine: danger pour les porcs canadiens
Ein Schwein blickt aus einem Tiertransporter waehrend einer Schwerpunktkontrolle der Autobahnpolizei Sinsheim von Tiertransporten in Sinsheim, Baden - Wuerttemberg am Donnerstag 24. Juli, 2003. (AP Photo/Daniel Maurer) --- A pig looking out of a animal transporting truck during a emphasis control of animal tranports of the highway police in Sinsheim, southern Germany, on Thursday, July 24, 2003. (AP Photo/Daniel Maurer)
ASSOCIATED PRESS
Ein Schwein blickt aus einem Tiertransporter waehrend einer Schwerpunktkontrolle der Autobahnpolizei Sinsheim von Tiertransporten in Sinsheim, Baden - Wuerttemberg am Donnerstag 24. Juli, 2003. (AP Photo/Daniel Maurer) --- A pig looking out of a animal transporting truck during a emphasis control of animal tranports of the highway police in Sinsheim, southern Germany, on Thursday, July 24, 2003. (AP Photo/Daniel Maurer)

Depuis le printemps 2013, les éleveurs de porcs canadiens sont sur le qui-vive en raison d'un nouveau virus mortel qui frappe les élevages de porcs du Canada et des États-Unis : celui de la diarrhée épidémique porcine (DEP).

Un texte de Rachel Brillant, de La semaine verte

Le virus est redoutable, car les troupeaux, n'y ayant jamais été exposés, n'ont aucune immunité. De plus, les antibiotiques sont impuissants contre la maladie. Lorsque le virus entre dans une porcherie, en moins de cinq jours, près de 100 % des porcelets non sevrés en meurent.

Les porcelets sevrés en pouponnière et en engraissement, de leur côté, résistent mieux, avec un taux de mortalité qui varie de 1 % à 5 %. Quant aux truies et aux porcs adultes, ils ne sont pas affectés par le virus.

La DEP ne représente toutefois aucun risque pour la santé humaine et n'altère aucunement la salubrité des aliments.

Étendue de la propagation

En Amérique du Nord, le virus de la DEP a frappé la première porcherie en avril 2013, en Ohio. Fin janvier 2014, le virus traversait les frontières et arrivait en Ontario, puis au Manitoba et à l'Île-du-Prince-Édouard.

Finalement, le 23 février, la DEP atteint le Québec, avec un premier cas confirmé dans une ferme de la Montérégie. Le 11 mars, alors que la DEP continue de progresser aux États-Unis, la situation est jugée stable au Canada, bien que la contagion gagne du terrain en Ontario, où 29 fermes porcines sont déclarées infectées.

Un virus très contagieux

Le virus de la DEP se retrouve principalement dans les matières fécales contaminées. Sa charge virale est très importante : un gramme de lisier infesté plongé dans 100 000 litres d'eau est suffisant pour tuer tous les porcelets d'une porcherie.

En plus d'avoir des capacités de propagation importantes, le virus de la DEP est très tenace, comparé par exemple à l'ennemi numéro un des éleveurs porcins du Québec, le Syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP).

Le virus du SRRP survit une journée dans l'environnement à la température de la pièce. Dans les mêmes conditions, le virus de la DEP peut survivre de deux à quatre semaines.

De l'Asie à l'Amérique du Nord

Comment le virus de la DEP est-il entré aux États-Unis? Il existe deux hypothèses. La première pointe vers des ingrédients contaminés qui auraient été importés de Chine et ensuite intégrés à la moulée des porcs américains. Le virus actif de la DEP a en effet été identifié dans du plasma sanguin américain incorporé à la moulée.

La deuxième hypothèse soupçonne que des personnes seraient revenues de Chine porteuses de lisier infecté. Beaucoup d'entreprises porcines américaines ont des filiales en Chine et leurs employés américains sont appelés à visiter les installations chinoises.

Biosécurité

Le virus de la DEP étant très contagieux et infectieux, les mesures de biosécurité mises en place dans les fermes pour le contrer sont sans précédent, particulièrement dans les maternités où les truies allaitent leurs petits.

Dans ces endroits très à risque, seulement les propriétaires et les employés ont accès aux bâtiments. La douche y est obligatoire, de même que la désinfection de l'équipement provenant de l'extérieur de la ferme.

On considère par ailleurs que les camions qui assurent le transport d'animaux vivants représentent le risque de propagation le plus élevé du virus. Avant l'éclosion de l'infection, la majorité des camions transportant des porcs canadiens exportés revenaient des États-Unis non désinfectés.

Les éleveurs, de même que les abattoirs du Québec et de l'Ontario notamment, exigent maintenant de recevoir des camions lavés et désinfectés. Cependant, de l'avis des transporteurs, pour répondre aux normes sanitaires exigées par les éleveurs et l'industrie, il faudrait plus de stations de lavage au pays.

Conséquences sur le prix du porc

Le prix moyen du porc versé aux éleveurs du Québec est actuellement en progression. Le prix a atteint un sommet depuis 1997 pour cette période de l'année.

La DEP est en partie responsable de cette hausse des prix, une hausse qui devrait se poursuivre, car la forte mortalité de porcelets dans les fermes américaines pourrait entraîner des difficultés d'approvisionnement pour les abattoirs et une diminution de l'offre de la viande de porc.

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