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Élection 2014 - Pauline Marois et Pierre Karl Péladeau ne veulent plus parler de souveraineté

Pauline Marois et Pierre Karl Péladeau ne veulent plus parler de souveraineté
CP

SAINT-NICOLAS, Qc - Préoccupée par le glissement du débat vers le référendum, Pauline Marois s'est employée jeudi à évacuer la souveraineté de sa campagne électorale.

Aux côtés de son candidat-vedette Pierre Karl Péladeau — muet sur la question nationale et sur les sujets touchant ses intérêts commerciaux — la chef péquiste a fait valoir que l'enjeu de la présente élection n'était pas la souveraineté mais le choix d'un nouveau gouvernement.

Le prochain scrutin ne porte pas sur l'avenir du Québec, a insisté Mme Marois lors d'un point de presse à Lévis, dans la circonscription de Chaudière-Appalaches.

«Nous sommes en campagne électorale. On n'est pas en campagne sur l'avenir du Québec, on est en campagne électorale. Lorsque les Québécois iront aux urnes le 7 avril, ils voteront pour un gouvernement», a déclaré Mme Marois.

La chef du Parti québécois (PQ) a visité une petite entreprise en compagnie de M. Péladeau et dévoilé une série d'engagements visant à stimuler l'entrepreneuriat.

Interpellé à de nombreuses reprises par les journalistes, le baron des médias passé à la politique a refusé de répondre aux questions au sujet de la souveraineté et du référendum. Il n'a pas voulu non plus commenter les réactions parfois enflammées que suscite au Canada sa décision de joindre le camp de l'indépendance.

«Aujourd'hui, nous parlons d'économie, nous parlons d'entrepreneurship», a répété nombre de fois M. Péladeau, affichant un profil bas après son entrée fracassante dans le débat politique dimanche.

«Quant à moi, je ne suis pas inquiète des inquiétudes des autres Canadiens», a pour sa part laissé tomber Mme Marois.

Les avoirs et les intérêts multiples du richissime homme d'affaires continuent d'être une source d'embarras pour la chef souverainiste. Cette fois, Mme Marois a tenté d'apaiser les craintes soulevées par les liens d'affaires entre le gouvernement et Nurun, une firme informatique contrôlée par Québecor, dont M. Péladeau est l'actionnaire de contrôle.

Le magnat des communications a semblé vouloir y aller de quelques remarques au micro, mais la chef du PQ, derrière le lutrin, l'a repoussé sans trop de ménagement.

«Faut être très clair: le politique n'intervient pas dans ce type de décision. S'il devait y avoir des recommandations du Commissaire à l'éthique, nous les recevrons. Mais actuellement, il n'y a pas de problème relié à des questions éthiques parce que nos règles ne comportent pas d'ambiguïté sur ces questions», a-t-elle dit.

À prime abord, Mme Marois ne voit aucun problème à ce que la filiale de Québecor puisse faire affaire avec un gouvernement péquiste. L'attribution des contrats est soumise à des règles très strictes et relève exclusivement de la machine administrative, a justifié la chef du PQ.

Selon le Journal de Québec, Nurun a obtenu 13,5 millions $ en contrats de services avec le Centre des services partagés du Québec en 2012-2013. L'entreprise oeuvre auprès de l’Assemblée nationale, aux Affaires municipales, à la Justice, aux Transports et autres ministères et sociétés d'État.

Au jour 9 de la campagne, Mme Marois a par ailleurs dû se débarrasser d'un candidat toxique, Jean Carrière, dans la circonscription montréalaise de Lafontaine.

L'homme a confirmé avoir partagé sur sa page Facebook une photo islamophobe sur laquelle il était écrit: «Fuck Islam».

La disparition de ce candidat «poteau» ne changera rien à la dynamique de la campagne péquiste, Lafontaine étant une circonscription acquise aux libéraux.

«M. Carrière nous a appelés ce matin (jeudi) pour nous proposer de retirer sa candidature et nous avons accepté la proposition», a dit Mme Marois.

Sur le plan des engagements électoraux quotidiens, le Parti québécois a promis d'aider les jeunes entrepreneurs à créer leurs entreprises ou à prendre la relève de leurs aînés.

La chef péquiste a annoncé quatre mesures pour aider les entreprises et les entrepreneurs québécois.

En outre, un gouvernement dirigé par son parti mettra en place une nouvelle politique québécoise de l'entrepreneuriat, politique qu'elle veut «renforcée, plus efficace (et) qui aura un impact réel et mesurable».

Le PQ prévoit également revenir à la charge avec la création de la Banque de développement économique du Québec, un projet torpillé par l'opposition durant le mandat minoritaire de Mme Marois.

La leader souverainiste s'est aussi engagée à soutenir 300 petites et moyennes entreprises avec le programme des «gazelles» et à «maximiser» les retombées de l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti pour les PME québécoises.

M. Péladeau a de son côté mentionné l'importance d'«encourager les jeunes à se lancer en affaires, à faire preuve d'audace» et de déployer une culture les poussant à vouloir devenir «les meilleurs au monde».

En milieu d'après-midi, la caravane péquiste s'est arrêtée au Chantier maritime Davie, de Lévis, afin de souligner l'embauche du 850e employé du constructeur naval, en pleine relance après des années de vaches maigres.

La tournée de jeudi a pris fin en soirée avec un rassemblement partisan à Lévis. Entourée de candidates de la région et en présence de Pierre Karl Péladeau, Mme Marois n'a pas soufflé mot du calendrier référendaire, préférant attaquer son adversaire libéral Philippe Couillard.

Devant quelque 200 militants, la leader du PQ a accusé M. Couillard d'être «obsédé» par la question nationale.

«Philippe Couillard nous répétait depuis des mois qu'il voulait faire campagne sur l'économie, il est devenu aujourd'hui obsédé par la constitution et les référendums, l'avez-vous entendu? Il essaie de faire peur aux Québécois, il essaie d'effrayer les Québécois en utilisant la vieille cassette libérale. Alors, moi, je dis aux Québécois de ne pas se laisser embarquer», a-t-elle lancé.

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