La diplomatie russe a accusé jeudi le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius d'indulgence à l'égard du parti nationaliste ukrainien Svoboda (Liberté), représenté dans le nouveau gouvernement de cette ex-république soviétique.
Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué avoir prêté attention à des déclarations de M. Fabius sur la radio France Inter mardi sur le gouvernement ukrainien.
"Quand on accuse ce gouvernement d'être d'extrême droite, c'est faux", a affirmé M. Fabius. "Il y a trois membres du parti Svoboda qui est un parti plus à droite que les autres, mais l'extrême droite n'est pas au sein du gouvernement", a-t-il ajouté.
"Il est connu que l'activité de ce parti a un caractère ouvertement nationaliste. De plus, il soutient des points de vue racistes, antisémites et xénophobes", a déclaré jeudi le ministère russe à ce propos.
"Il est incompréhensible de voir avec quelle facilité certains de nos partenaires en Occident +adaptent+ leurs positions pour tirer des avantages géopolitiques immédiats", a-t-il ajouté.
Le ministère a rappelé que le Parlement européen avait le 13 décembre 2012 estimé que ce parti allait "à l'encontre des valeurs fondamentales de l'Union européenne".
"Désormais, on arrive à une situation où les dirigeants de Svoboda, parmi lesquels une figure aussi odieuse qu'Oleg Tiagnibok, sont devenus en Occident des personnalités tout à fait respectables", a-t-il déploré.
"Nous considérons comme dangereuse une telle érosion de la ligne de principe consistant à condamner toute manifestation de nationalisme, de xénophobie et d'antisémitisme", a-t-il encore écrit.
Ces déclarations interviennent alors que le Kremlin a annoncé mercredi que M. Fabius était attendu à Moscou le 18 mars pour discuter de l'Ukraine. L'Elysée a toutefois indiqué que cette réunion se tiendrait "en fonction des avancées sur le dossier ukrainien".
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