Les Occidentaux étudient la possibilité de soumettre au vote du Conseil de sécurité une résolution pour réagir au référendum prévu dimanche en Crimée, même s'il est certain que la Russie mettra son veto à ce texte, ont indiqué des diplomates.
Le référendum prévu dimanche demandera aux électeurs s'ils souhaitent le rattachement de la Crimée à la Russie, ce qui ouvre la possibilité d'une annexion de la péninsule par Moscou.
Ce scrutin est jugé illégal par Kiev et par les Occidentaux, qui tentent de persuader le président russe Vladimir Poutine de ne pas y donner suite.
La résolution envisagée réaffirmerait la nécessité de respecter la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, et réitérerait que le référendum viole la constitution ukrainienne.
Elle serait rédigée de manière mesurée afin de tenter de convaincre Pékin de se démarquer de Moscou. "La Russie mettra son veto de toute façon", a expliqué un diplomate, mais une abstention chinoise isolerait encore davantage Moscou.
Lors des cinq réunions du Conseil sur la crise ukrainienne, la Chine s'est contentée de répéter deux grands principes de sa diplomatie -- soutien à l'intégrité territoriale et non ingérence dans les affaires intérieures des Etats -- mais sans critiquer directement la Russie.
Quand le Conseil s'était prononcé sur une crise similaire entre la Russie et la Géorgie en 2008, Pékin s'était abstenu.
Un débat s'est instauré depuis quelques jours entre Occidentaux sur l'opportunité de tenter de faire passer une résolution avant même la tenue du référendum en Crimée.
Mais il devraient attendre la réaction russe au scrutin pour le faire, ce qui ouvre la possibilité d'une réunion d'urgence du Conseil dimanche soir ou lundi.
Le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, qui a été reçu par Barack Obama à Washington mercredi, s'adressera jeudi après-midi au Conseil de sécurité réuni en séance publique.
avz/rap