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Vins mousseux canadiens : les bulles du profit

Vins mousseux canadiens : les bulles du profit

Il se boit de plus en plus de vins mousseux au Canada. Si les champagnes sont toujours les champions du marché, avec les proseccos (mousseux italiens) qui grappillent ici et là un peu de terrain, des mousseux en provenance de toutes sortes de régions gagnent en popularité.

Un texte de Frédéric Arnould

Même les producteurs canadiens, qui sont de plus en plus nombreux à se lancer dans cette aventure, n'échappent pas à cette tendance. Eux aussi veulent gagner quelques parts d'un marché juteux.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le Festival international du vin de Vancouver a choisi comme vin vedette le vin mousseux sous toutes ses formes. Les « sparkling wines », comme disent les anglophones, prennent de plus en plus de place sur le marché.

Le roi champagne

Le champagne, le vin mousseux le plus populaire sur tous les marchés, reste maître dans le secteur des ventes. Chaque année, sa consommation continue d'exploser au mois de décembre, moment où l'on célèbre dignement les fêtes de fin d'année.

Ce vin a toutefois un prix, et pour cause. Comme son nom l'indique, le champagne est fabriqué dans la région de la Champagne, en France, grâce une méthode de production plus coûteuse que certains mousseux bas de gamme.

Les raisins qui le composent sont cultivés sur des parcelles agricoles qui valent des millions de dollars. La rareté du produit cultivé par les plus grandes maisons de grand luxe parvient aussi à maintenir son coût élevé.

Armées de budgets de promotion gigantesques, les plus grandes maisons de Champagne sont évidemment présentes pour cette 36e édition du festival vancouvérois.

À leurs yeux, ce festival est une autre porte vers l'Asie, une vitrine alléchante tournée vers une Chine en pleine croissance économique et de plus en plus friande de vin.

Mais tout le monde ne peut pas se payer ce divin nectar. C'est là qu'entrent en scène les mousseux produits dans différentes régions du monde et avec des résultats de plus en plus remarquables.

Leur prix, plus abordable, leur permet de se tailler une bonne part du gâteau.

Bulles canadiennes

Les producteurs vinicoles canadiens, majoritairement de la vallée de l'Okanagan en Colombie-Britannique, ne sont pas en reste.

En plus de leurs vins tranquilles, déjà très populaires auprès des Britanno-Colombiens, ils présentent de plus en plus leur propre mousseux. Les plus importantes maisons vinicoles en termes de volume, tel que Jackson-Triggs et Sumac Ridge, ont déjà réussi à captiver leur clientèle avec leurs mousseux qui, entre 25 et 35 dollars, ne sont pas forcément « bon marché ».

Difficile, donc, de rivaliser avec les cavas, ces mousseux espagnols - dignes cousins des champagnes - qui se détaillent parfois pour aussi peu que 15 dollars. Mais les Canadiens semblent être plutôt loyaux envers leurs vins.

Selon la Régie des alcools de l'Ontario (LCBO), les ventes du mousseux ontarien produit sous le sceau du Vintners Quality Alliance (VQA) ont augmenté de 35 % en 2012.

Dans l'Ouest, la Liquor Distribution Branch de la Colombie-Britannique a vu ses ventes de bulles locales dépasser les 7 millions de dollars l'an passé.

Un phénomène qui n'est pas étranger au fait que, d'Annapolis en Nouvelle-Écosse jusqu'en Colombie-Britannique en passant par la vallée du Niagara, les producteurs continuent d'amasser des prix lors de compétitions internationales pour la qualité de leurs vins mousseux.

Parmi eux, Summerhill Pyramid Winery de l'Okanagan a remporté en 2010 le titre de « meilleur vin mousseux bouteille fermentée » au concours des vins et spiritueux international de Londres.

David contre Goliath

Tous ceux qui se sont lancés dans l'aventure du mousseux ne profitent pas encore de la soif canadienne.

Il y a par exemple la petite maison Unsworth, située au nord de Victoria, dans l'île de Vancouver, qui produit un vin mousseux au coût de 24 dollars. Son faible volume de production n'est pas étranger à ce prix plutôt élevé, initialement de 28 dollars.

Leur vin est maintenant sur le marché, mais vendu à perte. C'est dire que les petits ont encore bien de la difficulté à se battre contre les géants du champagne, du cava et du prosecco, le léger vin mousseux italien qui a le vent en poupe depuis quelques années.

Mais à long terme, le jeu en vaut malgré tout la chandelle, plaident les producteurs canadiens.

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