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France: patronat et syndicats commencent à discuter vendredi du "pacte de responsabilité"

France: patronat et syndicats commencent à discuter vendredi du "pacte de responsabilité"

Patronat et syndicats français se retrouvent vendredi face à face pour donner le coup d'envoi de discussions sur le "pacte de responsabilité", une initiative du gouvernement qui propose aux entreprises de baisser leurs charges en échange d'une relance de l'emploi.

Deux jours après l'annonce d'un chômage record en janvier - 3,31 millions de demandeurs d'emploi sans activité - et après l'inversion promise et ratée de sa courbe en 2013, le gouvernement mise tout sur ce "pacte" pour accroître la compétitivité des entreprises.

"Toute la politique gouvernementale est axée sur un objectif simple et compréhensible pour tous, à la fin de l'année il faudra qu'il y ait moins de chômeurs", a résumé cette semaine le ministre du Travail, Michel Sapin.

Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a donné jusqu'à fin mars aux partenaires sociaux pour présenter des propositions avant d'engager au printemps sa responsabilité devant le Parlement sur le "pacte".

Les discussions vont se tenir dans un contexte d'élections municipales fin mars qui pourraient se traduire par un sérieux revers pour la majorité socialo-écologiste au pouvoir, très impopulaire tout comme le président François Hollande. Elles vont aussi avoir lieu sur fond de rumeurs de plus en plus insistantes sur un remaniement gouvernemental prédit pour le printemps.

Les premiers débats vendredi, au siège du patronat français (Medef) à Paris, seront axés sur les contreparties attendues des entreprises à un allègement du coût du travail. Autour de la table, des représentants - mais pas les numéros un - de trois organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) et de cinq syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC).

Il ne s'agit pas d'une "négociation, mais d'une discussion" dont l'issue reste incertaine, précise-t-on de sources syndicales.

Il n'y a pas de proposition patronale commune sur la table. Le négociateur du Medef, Jean-François Pilliard, a simplement adressé une invitation aux syndicats pour "débattre et avancer concrètement dans la traduction" du futur "pacte de responsabilité", dont l'idée a été lancée au Nouvel An par le président Hollande.

Le débat s'annonce houleux entre les deux parties. Le Medef qui avait fixé avant l'annonce du "pacte" un objectif de création d'un million d'emplois net sur 5 ans, à la condition d'une série de réformes en France, refuse aujourd'hui de donner des engagements chiffrés d'embauches au niveau national.

Son président, Pierre Gattaz, répète qu'il ne s'agit pas d'"un engagement de résultat mais de mobilisation" et le Medef propose de déléguer les concertations au niveau des branches, "sans contrainte nationale".

"L'idée d'avoir des objectifs chiffrés ne nous semble pas raisonnable et pas pertinente", a déclaré à l'AFP Pierre Burban, secrétaire général de l'UPA (artisans). "Qu'il y ait un suivi globalement, pourquoi pas ? On ne peut pas a priori s'engager sur 100.000, 200.000, un million: ce serait absurde".

"Ceux qui imaginent manier la carotte et le bâton font fausse route, la création d'emplois étant avant tout liée au carnet de commandes", a renchéri de son côté l'organisation patronale CGPME.

Les syndicats, eux, arrivent en rangs dispersés. La CFDT est le plus allant pour parvenir à un accord. Son numéro un, Laurent Berger, réclame du patronat des "engagements concrets sur l'emploi et les investissements", avec "des objectifs chiffrés dans les branches".

La syndicats CGT et FO ne croient pas à des engagements patronaux. "Depuis le début, la question des contreparties c'est un leurre, c'est un marché de dupes", affirme à l'AFP Pascal Pavageau, membre de la direction de FO.

Les deux syndicats ont déjà prévu de descendre dans la rue le 18 mars pour réclamer "la remise à plat et l'évaluation" des aides déjà accordées aux entreprises et pour dénoncer des baisses de dépenses publiques de 50 milliards d'euros sur trois ans prévues par le gouvernement.

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