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Le Ghana, malmené par l'inflation, attend les solutions du président Mahama

Le Ghana, malmené par l'inflation, attend les solutions du président Mahama

Le président ghanéen doit annoncer mardi de nouvelles mesures pour stabiliser la monnaie et diversifier l'économie, au moment où la grogne monte, dans l'opinion publique, à cause de la hausse du coût de la vie.

Alors que la monnaie locale, le cédi, est en chute libre et fait grimper les prix de tous les produits, des oeufs au litre d'essence, John Dramani Mahama a prévu d'annoncer des réformes dans son discours sur l'état de la Nation, mardi à 10h30 GMT.

Mais selon les experts, des problèmes structurels, notamment le déficit public galopant, nécessitent plus que des mesures à court terme si le petit pays veut tenir ses promesses d'étoile montante de l'Afrique de l'Ouest.

Le Ghana est souvent cité comme un exemple de stabilité démocratique dans une région turbulante, avec une croissance économique florissante, ces dernières années, grâce à ses exportations d'or et de cacao et son industrie pétrolière naissante.

Mais le pays a montré récemment ses faiblesses et les citoyens disent en payer le prix fort.

Le déficit public qui se creuse, la chute du cours de l'or de 28% et le rachat d'actifs lancé par la Réserve fédérale américaine ont contribué à faire perdre près d'un quart de sa valeur au cédi l'année dernière.

Cette tendance s'est accentuée depuis début 2014.

Il y a eu une telle pénurie de dollars plus tôt ce mois-ci que la Banque centrale ghanéenne a dû obliger toutes les entreprises locales à fonctionner en cédis, pour éviter une plus forte inflation.

Razia Kahn, à la tête du département Afrique de la banque Standard Chartered à Londres, considère ce genre de mesures comme des "réparations à court terme".

Pour Mme Kahn, le Ghana fait face "a un problème plus profond de gestion fiscale dans le sillage de son déficit fiscal".

Pour les économistes, la part trop importante allouée aux salaires des fonctionnaires, qui représentent près de 12% du produit intérieur brut (PIB) et les trois quarts des revenus pétroliers, n'est pas soutenable.

Ce problème s'étend à de nombreux pays africains, où une grosse part du budget est attribuée à des services publics souvent peu productifs.

Pour Mme Khan, à cause de ces services publics trop coûteux, "le niveau de la dette pourrait augmenter à un tel point que le Ghana sera obligé d'économiser sur des dépenses qui auront un impact important sur la croissance", comme les infrastructures et l'éducation.

Malgré de nombreux points de tension, l'économie ghanéenne conserve des points forts fondamentaux, tels que la jeunesse de sa population et la perspective d'une production pétrolière qui devrait atteindre environ 100.000 barils/jour - après amélioration des infrastructures.

De nombreux experts prédisent une croissance économique de plus de 6% pour la décennie à venir.

Dans la boutique d'Eva Botchway, à Accra, les clients se serrent la ceinture à cause de l'inflation qui fait grimper les prix.

"Quand quelqu'un entre ici pour acheter quelque chose (...) à cause de la hausse (des prix), il se rend compte qu'il ne peut pas l'acheter", explique Mme Botchway à l'AFP.

Benjamin Armah est chauffeur de bus entre Accra et sa banlieue. Lui aussi est affecté par l'inflation.

Le mois dernier, face à la hausse des prix du carburant, il a dû revoir ses tarifs à la hausse, comme la plupart de ses collègues, ce qui a fait chuter la fréquentation des bus et par ricochet les revenus de leurs chauffeurs, déjà mal payés.

"Les gens avaient l'habitude de venir à Accra, depuis l'extérieur, pour faire des affaires. Mais maintenant le prix du carburant est trop cher", explique-t-il, assis à côté d'une longue file de bus à moitiés remplis, dans l'attente d'autres passagers.

"Nous prions pour que le prix de l'essence baisse sur le marché international".

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