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Thaïlande: des riziculteurs retirent leur menace contre un aéroport de Bangkok

Thaïlande: des riziculteurs retirent leur menace contre un aéroport de Bangkok

Des milliers de riziculteurs en colère ont renoncé vendredi à se diriger vers le principal aéroport de Bangkok, accordant un sursis à la Première ministre, Yingluck Shinawatra, qui se débat déjà depuis des mois avec des manifestants réclamant sa tête.

Un convoi de paysans montés sur leurs tracteurs avait menacé de se rendre vendredi à l'aéroport Suvarnabhumi, réclamant le paiement de riz livré au gouvernement dans le cadre d'un programme controversé d'aide aux riziculteurs, qui s'est transformé en véritable cauchemar politique pour Yingluck.

Mais ils se sont arrêtés au nord de la capitale et ont accepté de retourner chez eux, après avoir apparemment trouvé un accord avec le gouvernement qui aurait, selon la presse locale, promis des paiements pour la semaine prochaine.

L'industrie touristique thaïlandaise se rappelle avec douleur de la fin de 2008: des manifestants de l'opposition avaient alors paralysé les deux aéroports de Bangkok pendant neuf jours, clouant au sol des milliers de voyageurs.

Le programme d'aide aux riziculteurs, qui a conduit le gouvernement à acheter la céréale aux paysans jusqu'à 50% au-dessus du prix du marché, avait contribué à la large victoire de Yingluck aux élections de 2011.

Mais il se retourne aujourd'hui contre la Première ministre, qui va être prochainement inculper pour négligence par la commission anticorruption en lien avec ce programme, une procédure qui pourrait conduire à sa destitution.

Les détracteurs de cette politique l'accusent d'avoir entraîné une corruption massive, porté un coup aux finances publiques et créé une montagne d'invendus. Et les riziculteurs se sont joints à la grogne en raison de l'incapacité du gouvernement à les payer depuis la fin 2013.

"C'est très dur pour moi et ma famille parce que ce gouvernement me doit 350.000 bahts (10.800 euros)", a commenté Virat Pennapa, 43 ans, riziculteur venu de la province centrale de Uthai Thani.

Yingluck fait d'autre part face depuis l'automne à des manifestants qui réclament sa tête, lui reprochant notamment d'être une marionnette de son frère Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre en exil renversé par un coup d'Etat en 2006, qu'ils détestent.

Alors que les partis pro-Thaksin ont gagné toutes les élections depuis plus de dix ans, les protestataires, qui continuent à occuper de nombreux sites de la capitale, accusent la famille Shinawatra d'utiliser l'argent public pour s'assurer le soutien des campagnes, coeur de son électorat.

Les législatives du 2 février n'ont pas réussi à apaiser cette crise politique qui a fait 16 morts et des centaines de blessés.

Les manifestants, qui veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple", ont en effet perturbé le scrutin et aucun résultat n'a été annoncé en attendant de nouveaux votes partiels, prolongeant le mandat d'un gouvernement condamné à expédier les affaires courantes.

ask-dr/abd/jh

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