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Ouganda: Museveni défend la loi anti-homosexuels, parce qu'il "n'embrasserait même pas sa femme en public"

Ouganda: Museveni défend la loi anti-homosexuels, parce qu'il "n'embrasserait même pas sa femme en public"

Le président ougandais, Yoweri Museveni, a défendu la loi anti-homosexuels ougandaise décriée par les pays occidentaux, en expliquant que la moralité lui interdirait même d'embrasser sa femme en public.

La sortie de M. Museveni, relayée par les médias locaux vendredi, était perçue dans son pays comme une pique au président américain Barack Obama, en pointe dans les critiques contre la nouvelle loi anti-homosexuelle ougandaise et qui avait fêté sa réélection en embrassant publiquement sa femme.

"Etaler un comportement homosexuel doit être banni parce que, dans cette partie du monde, tout comportement à caractère sexuel (comme de s'embrasser) est interdit en public, même pour les hétérosexuels", a-t-il expliqué dans sa déclaration écrite.

"Si j'embrassais en public celle qui est ma femme depuis 41 ans, je perdrais les élections en Ouganda", a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1986, cherche actuellement à engranger des soutiens pour une nouvelle réélection.

Le Parlement ougandais a voté à une écrasante majorité le 20 décembre une loi durcissant les peines contre les homosexuels, qui prévoit notamment la prison à vie pour les récidivistes. Elle interdit également toute "promotion" de l'homosexualité et rend obligatoire la dénonciation de quiconque s'affichant ouvertement homosexuel(le).

M. Museveni a expliqué s'être dans un premier temps opposé à la loi parce qu'il pensait "qu'il était mal de punir une personne parce qu'elle est anormale" -- de la même façon qu'il serait, selon lui, mal de punir un albinos ou une femme sans seins.

Mais il a changé d'avis après consultation d'un groupe de scientifiques selon lesquels, a-t-il dit, l'homosexualité était "comportementale, pas génétique".

Dans sa déclaration, il a cependant encouragé "le gouvernement américain à nous aider à travailler avec nos scientifiques pour étudier si, en effet, il y a des gens qui naissent homosexuels". "Quand cela sera prouvé, alors nous pourrons revoir cette législation".

"Les Africains ne cherchent à imposer leurs vues à personne", a-t-il encore poursuivi. "Nous ne voulons pas qu'on nous en impose. Ce débat a été provoqué par des groupes occidentaux qui viennent dans nos écoles pour essayer de faire de nos enfants des homosexuels".

L'homophobie est très répandue en Ouganda, pays où le christianisme protestant de style américain fait des adeptes. Les hommes et femmes homosexuels y sont fréquemment soumis à des menaces ou subissent des violences.

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