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La grève du platine en Afrique du Sud se déplace sur le terrain judiciaire

La grève du platine en Afrique du Sud se déplace sur le terrain judiciaire

La grève du platine en Afrique du Sud qui paralyse depuis plus d'un mois près de la moitié de la production mondiale s'est déplacée sur le terrain judiciaire vendredi à l'initiative d'Anglo American Platinum (Amplats).

Une porte-parole d'Amplats Mpumi Sitholea déclaré à l'AFP que la compagnie demandait des poursuites pour violation des règles fixées par la justice sur le déroulement de la grève.

Elle n'a toutefois pas dit explicitement qu'Amplats voulait faire arrêter les dirigeants du syndicat Amcu, notamment son président et son trésorier.

"C'est au tribunal de décider", a-t-elle dit à l'AFP.

Un membre de l'équipe juridique d'Amcu a toutefois affirmé que la plainte d'Amplats visait le syndicat et ses 38 hauts dirigeants. "Ils veulent démontrer que les accusés ont ignoré les ordres de la justice et qu'ils méritent la prison ou une amende", a précisé cette source à l'AFP.

L'audience a été renvoyée au 6 mars pour le président et le trésorerier d'Amcu, et à avril pour les autres permanents incriminés.

Jeudi, Amcu avait évoqué le spectre d'une incarcération de ses dirigeants, comparant la démarche d'Amplats à celle du régime d'apartheid pour interdire l'ANC en 1960.

La commission paritaire de médiation des conflits du travail (CCMA) a de son côté indiqué vendredi qu'elle continuait ses efforts. Les médiateurs "ont rencontré Amcu hier (jeudi) et rencontrerons les producteurs de platine lundi", a indiqué le CCMA.

L'espoir du gouvernement sud-africain de limiter la grève du platine, qui a fait perdre au moins 4,4 milliards de rands (290 M EUR) à un secteur clé de l'économie nationale, a fait long feu jeudi, le mouvement entrant dans sa cinquième semaine.

Se posant en champion de la classe ouvrière oubliée selon lui du pouvoir, Amcu a maintenu sa revendication d'un salaire de base minimum de 12.500 rands (830 euros), plus du double du niveau actuel et trop selon le patronat pour une main d'oeuvre peu qualifiée.

Cette revendication est popularisée par Amcu depuis 2012 et la vague de grèves sauvages qui avait alors ensanglanté le bassin minier de Rustenburg, notamment chez Lonmin dont 34 mineurs furent abattus par la police.

La grève actuelle, suivie par environ 80.000 mineurs d'Amplats, Impala Platinum et Lonmin, a fait un mort le 7 février, un permanent d'Amcu tué dans des heurts avec la police près d'Union mine (groupe Amplats).

Le syndicat national des mineurs, Num, a aussi indiqué vendredi que dans le même secteur, un de ses membres a été agressé à la machette et failli être brûlé vif jeudi. "La sécurité n'est pas garantie pour nos membres se rendant au travail dans la ceinture du platine", s'est plaint le Num, rival d'Amcu.

clr/jmc

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