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Ukraine: l'UE va sanctionner ceux qui ont "du sang sur les mains"

Ukraine: l'UE va sanctionner ceux qui ont "du sang sur les mains"

"Horrifiée" et "scandalisée" par l'explosion de violence ces dernières heures en Ukraine, l'Union européenne a décidé jeudi d'imposer des sanctions contre ceux qui "ont du sang sur les mains", tout en laissant la porte ouverte au dialogue.

"Aucune raison ne peut justifier la répression dont nous sommes témoins", ont déclaré les ministres des Affaires Etrangères de l'UE à l'issue d'une réunion de crise à Bruxelles.

"Nous avons décidé d'envoyer un signal fort pour dire qu'une telle situation était inacceptable dans une ville européenne", a lancé le Britannique William Hague.

A l'unanimité, les ministres se sont accordés sur des sanctions ciblées, y compris des interdictions de visas et des gels d'avoirs, contre ceux qui "sont responsables de violations des droits de l'homme, de violences et d'un usage excessif de la force". Ils ont également décidé de "suspendre les licences d'exportation pour les équipements pouvant être utilisés pour la répression interne", comme le matériel antiémeute, sans toutefois engager un embargo sur les armes.

Ces mesures vont être mises en oeuvre "très rapidement", a assuré la ministre italienne Emma Bonino, le temps que soient menées à bien les procédures.

Elaborée à partir de vendredi, la première liste des personnalités visées devrait compter "une demi-douzaine de noms", mais elle pourrait être progressivement élargie, selon un diplomate.

Aucun nom n'a été cité mais cette liste ne comprendra pas initialement le président Viktor Ianoukovitch afin de maintenir le dialogue avec lui en vue d'"une solution politique et pacifique", selon une source diplomatique.

Plusieurs ministres ont également évoqué la nécessité de sévir à l'encontre des extrémistes responsables de violences au sein de l'opposition.

L'ampleur des sanctions dépendra de l'évolution de la situation à Kiev, et notamment des résultats de la mission entamée jeudi par trois ministres européens, le Français Laurent Fabius, l'Allemand Frank-Walter Steinmeier et le Polonais Radoslaw Sikorski.

"Nous avons cherché à articuler les sanctions sans réduire à zéro l'action de nos trois collègues", a précisé le Luxembourgeois Jean Asselborn.

Les trois ministres ont décidé de prolonger vendredi leur mission à Kiev, où ils se sont entretenus avec le président Ianoukovitch et les responsables de l'opposition.

"Nous voulons que l'opposition et le gouvernement (ukrainien) puissent travailler ensemble afin d'arriver à un règlement pacifique et démocratique de la crise", a indiqué M. Hague.

A Bruxelles, plusieurs ministres ont insisté sur la nécessité de travailler "en collaboration" avec les Russes. "Sans coopération avec la Russie, le dossier risque de se gripper encore plus", a affirmé le Belge Didier Reynders.

Le Kremlin a de fait dépêché à Kiev un représentant, Vladimir Loukine, à la demande de la présidence ukrainienne, pour favoriser une médiation avec l'opposition.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé jeudi les sanctions comme une tentative de "chantage".

Avant l'UE, les Etats-Unis avaient interdit de visas environ 20 hauts cadres officiels ukrainiens qu'ils accusent d'être responsables de la répression.

Alors qu'au moins 60 personnes ont été tuées jeudi selon l'opposition, les Européens ont décidé d'assouplir le régime des visas pour "les personnes blessées et les dissidents" et de fournir une assistance médicale en Ukraine.

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