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Fin du service d'hélico taxi entre la Rive-Sud et Montréal

Fin du service d'hélico taxi entre la Rive-Sud et Montréal

Les gens d'affaires fortunés de la Rive-Sud devront emprunter le pont Champlain, comme le reste de la population. Transports Canada interdit à la compagnie Hélico Pro d'utiliser ses sites d'atterrissages de Montréal et Brossard pour déposer des passagers. Le propriétaire conteste.

Un texte de Thomas Gerbet

Le service de taxi aérien entre la Rive-Sud et Montréal n'aura pas fait long feu. Le projet lancé le 28 novembre a été brusquement mis sur la glace le 13 décembre par un courrier de Transports Canada adressé à l'entrepreneur et pilote Christian Assad, : « Le site d'atterrissage et de décollage que vous avez utilisé aux abords du pont Victoria et la rue Derick, a été identifié comme étant à l'intérieur de la zone bâtie de la ville et par conséquent, ce site requiert une certification », écrit une fonctionnaire du ministère.

Transports Canada lui interdit également l'utilisation d'un champ sur le bord d'une bretelle d'accès à l'autoroute 30, à Brossard : « En ce qui concerne le site du quartier Dix30, nous pourrions déterminer s'il est situé en zone bâtie et vous le confirmer par écrit si vous nous demandez de procéder à la certification de cet héliport ».

Transports Canada a décliné notre demande d'entrevue. « Nous ne commentons pas les activités d'entreprises aériennes » répond la porte-parole Josianne Martel dans un courriel. Elle mentionne tout de même que le site d'atterrissage de Montréal « requiert une certification afin d'assurer la sécurité du public et des opérations ».

« Au Dix30 on ne fait rien de dangereux. C'est évident : c'est un champ ! », déplore Christian Assad. Quant au site de Montréal, il affirme avoir obtenu l'accord de l'arrondissement Sud-Ouest il y a plusieurs années pour utiliser le terrain vacant. Pour appuyer son propos, il note que des hélicoptères sont autorisés à atterrir à proximité, à l'héliport des studios de cinéma Mel's. « Si on peut atterrir chez Mel's, on peut certainement atterrir dans le milieu du champ ».

Rien n'oblige les studios de cinéma à accueillir les hélicoptères de compagnies comme Hélico Pro. De plus, des frais sont facturés pour chaque atterrissage, ce qui empêcherait l'entrepreneur d'offrir un tarif de 99 $ par trajet. Christian Assad se plaint du manque d'infrastructures pour accueillir les hélicoptères à Montréal.

Des gens d'affaire réclament depuis plusieurs années la mise en place d'un héliport public à Montréal. Une étude menée par l'Association québécoise du transport aérien a conclu qu'il y aurait 2000 atterrissages d'hélicoptères par année au centre-ville si Montréal disposait d'un nouvel héliport public. « Les infrastructures pour hélicoptères sont à l'image de nos infrastructures routières », écrit Christian Assad dans une de ses réponses à Transports Canada.