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Venezuela : autre mort en marge du mouvement anti-Maduro

Venezuela : autre mort en marge du mouvement anti-Maduro

Les troubles politiques qui agitent le Venezuela ont fait un cinquième mort mercredi, une étudiante de 22 ans, tandis que le chef de file de la contestation, Leopoldo Lopez, qui s'est livré aux autorités, a appelé ses partisans à poursuivre la lutte jusqu'à la chute du gouvernement socialiste.

Genesis Carmona, qui était inscrite en dernière année d'études de tourisme, a été mortellement blessée à la tête par balle lors d'une manifestation mardi à Valencia, dans le centre du pays. Elle a succombé dans la nuit.

« Combien de temps encore allons-nous vivre ainsi? Combien de temps devrons-nous tolérer ces pressions, ces meurtres? » a déclaré un de ses proches, qui a requis l'anonymat.

Le mouvement lancé dans les campus réclame depuis trois semaines la démission du président Nicolas Maduro et de son gouvernement et dénonce la corruption, la criminalité, l'inflation et les pénuries qui marquent la vie quotidienne des Vénézuéliens.

M. Maduro, qui a succédé à Hugo Chavez, dénonce pour sa part un mouvement manipulé par Washington. « Cela fait à peine 10 mois que je suis en fonction et depuis 10 mois, cette opposition complote pour me tuer, pour me renverser. Combien de temps encore la droite [vénézuélienne] continuera de blesser notre nation? » a-t-il dit.

Le précédent 2002?

Les tensions sont montées d'un cran depuis que Leopoldo Lopez s'est livré mardi aux forces de sécurité. Cet économiste de 42 ans, formé à Harvard aux États-Unis, a pris la tête de la contestation.

Dans une vidéo dont il avait demandé la diffusion en cas d'arrestation, il déclare à ses troupes : « Aujourd'hui plus que jamais, notre cause doit être le départ de ce gouvernement. »

« La sortie de ce désastre, le départ de ce groupe de gens qui ont pris en otage l'avenir des Vénézuéliens sont entre vos mains. Luttons », poursuit-il.

Trois personnes ont été tuées par balle la semaine dernière à Caracas quand une manifestation contre Maduro qui s'achevait à quelques rues d'un rassemblement en faveur du chef de l'État a dégénéré en affrontements.

À Carupano, sur la côte Nord-Est, un étudiant de 17 ans est mort mardi après avoir été renversé par une voiture lors d'une autre manifestation antigouvernementale.

Les blessés et les arrestations se comptent par dizaines.

À Caracas, des coups de poing ont été échangés devant le tribunal où devait comparaître Leopoldo Lopez mercredi. Une des autoroutes menant à la capitale a par ailleurs été bloquée par des étudiants.

Des affrontements entre policiers et manifestants ont également été signalés à San Antonio, dans les Andes (ouest).

Le principal rassemblement, mardi, a attiré plusieurs dizaines de milliers de manifestants accompagnant Lopez lorsqu'il s'est rendu aux autorités.

La mobilisation reste cependant très loin des foules réunies par les antichavistes en 2002. À l'époque, l'opposition avait réussi à écarter Hugo Chavez du pouvoir pendant 36 heures avant que les militaires restés fidèles au défunt président socialiste ne le rétablissent dans ses fonctions.

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