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Accusation d'apostasie au Maroc: un imam salafiste écope d'un mois avec sursis

Accusation d'apostasie au Maroc: un imam salafiste écope d'un mois avec sursis

Un imam salafiste marocain a été condamné mercredi par un tribunal de Casablanca à un mois de prison avec sursis pour avoir accusé "d'apostasie" un responsable politique ayant notamment appelé à interdire la polygamie, a constaté un correspondant de l'AFP.

Abdelhamid Abounaïm, 58 ans, a été reconnu coupable "d'atteinte à une institution organisée" et "diffamation". Il devra également s'acquitter d'une amende de 500 dirhams (environ 45 euros), selon la même source.

Le jugement a été rendu en l'absence du prévenu, tandis qu'une dizaine de militants islamistes étaient présents dans la salle. Les avocats du religieux n'ont pas, dans l'immédiat, annoncé vouloir faire appel.

Abdelhamid Abounaïm avait diffusé fin décembre une vidéo accusant "d'apostasie" le chef de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition), Driss Lachgar.

Quelques jours plus tôt, M. Lachgar avait appelé à interdire la polygamie et à ouvrir un débat sur la part d'héritage des femmes, de moitié inférieure à celle des hommes.

Cette polémique avait suscité un débat au Maroc sur la criminalisation des accusations d'apostasie, faisant écho aux travaux en Tunisie autour de la nouvelle Constitution, qui dispose d'une interdiction pour de tels "appels".

Une proposition de loi a même été déposée, selon la presse marocaine, au Parlement par le parti Authenticité et modernité (PAM, opposition) afin de "criminaliser l'excommunication", tandis que d'autres voix salafistes ont à l'inverse appelé à pénaliser "l'athéisme".

Le Maroc a adopté une nouvelle Constitution à l'été 2011, en plein Printemps arabe, sur initiative royale. Elle spécifie que "l'islam est la religion de l'État, qui garantit à tous le libre exercice des cultes".

Dès 2004, la réforme du code de la famille menée par le roi Mohammed VI a par ailleurs rendu la polygamie plus difficile, mais sans l'interdire: elle requiert l'accord des autres épouses et une autorisation du tribunal.

cor-gk/feb

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