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Érik Guay participera aux Jeux olympiques de 2018, sous certaines conditions

Érik Guay participera aux Jeux olympiques de 2018, sous certaines conditions
Radio-Canada

KRASNAÏA POLIANA, Russie - Si un devin avait révélé qu'un Canadien allait remporter une médaille aux Jeux de Sotchi et ainsi mettre fin à une disette de 20 ans, une vaste majorité de parieurs auraient misé sur Érik Guay.

Y compris Guay lui-même.

«C'est vrai que c'est un gars que je peux battre régulièrement», a reconnu le skieur de Mont-Tremblant, dimanche, après avoir vu son compatriote Jan Hudec décrocher une surprenante médaille de bronze lors du super-G et devenir le premier Canadien depuis 1994 à accéder à un podium olympique.

«Mais je suis vraiment content que Jan ait pu réussir à le faire — moi, je n'étais pas dedans aujourd'hui», a souligné Guay, celui qu'un peu tout le monde considérait comme le skieur canadien le plus susceptible de gagner une médaille en Russie puisqu'il est celui qui fait preuve de plus de constance depuis quatre ans.

Dixième de la descente disputée dimanche dernier, Guay a chuté quelques mètres avant la ligne d'arrivée lors du super-G, alors qu'il tentait de rattraper les secondes perdues plus haut. Une fois dans l'aire d'arrivée, il s'est appuyé sur ses bâtons en fixant le sol pendant de longues secondes, visiblement abattu d'avoir raté le podium encore une fois à des JO, les troisièmes de sa carrière.

«Je suis dans une drôle d'humeur en ce moment, a-t-il dit à son passage dans la zone mixte, quelques minutes plus tard. D'un côté, je suis vraiment content pour Jan, je veux être super excité pour lui, et je le suis d'une certaine manière. Mais en même temps, je ressens cette incroyable déception. Je suis déçu de la façon dont j'ai skié, surtout aujourd'hui au super-G.

«Mais je dois en faire abstraction et savourer cette journée incroyable pour le ski canadien.»

Le Québécois de 32 ans n'a jamais réussi à trouver son rythme sur la pente du Centre alpin Rosa Khutor et il a dit qu'il ne savait pas trop pourquoi.

«On dirait que j'essayais de me motiver (avant la course), mais je ne retrouvais pas la sensation de vouloir vraiment pousser. Puis, tout de suite en partant, j'ai senti que c'était un peu à côté. J'avais de la misère à rentrer dans le rythme.»

Guay a peut-être donné un indice de la source du problème quand il a reconnu qu'il prenait présentement des médicaments en raison de son genou, qui le gêne toujours.

«Ça ne fait pas mal présentement, mais c'est en raison des médicaments. Si je ne prends rien, je le ressens. Mais quand je prends ce médicament, je me sens un peu somnolent, alors ce n'est pas l'idéal.»

Il y a quelques mois, Guay semblait déterminé à poursuivre sa carrière encore quelques années, même jusqu'aux Jeux de Pyeongchang en 2018. Dimanche, il n'était plus sûr s'il valait la peine de s'engager pour quatre autres saisons dans le seul but d'aller chercher la médaille qui manque à son palmarès, celle des Jeux olympiques.

«Je vais voir, a-t-il dit. J'ai encore le sentiment d'avoir beaucoup de ski en moi, mais évidemment ça dépend de plusieurs facteurs. Premièrement, ma santé — il faudra voir si mon dos et mes genoux tiennent. Deuxièmement, il faudra que les résultats soient en rendez-vous, que ça vaille la peine d'être loin de chez moi. Et il y a aussi les obligations familiales. Si j'ai le sentiment de trop sacrifier de ce côté-là, je vais m'arrêter.

«En ce moment, mes enfants grandissent quasiment sans leur père. Ce n'est pas l'idéal, a noté Guay, dont la conjointe accouchera bientôt d'un troisième enfant. C'est mieux d'avoir deux parents pour élever des enfants, et je ne suis pas là pendant six ou sept mois.»

Cependant, les parieurs peuvent miser sur un scénario où Guay fera un petit bout de chemin encore.

«Quatre ans, c'est long, mais j'aimerais ça. Pour l'instant, je suis un peu marabout en raison de ma performance, mais je suis sûr que dans une semaine, ça va être autre chose», a reconnu Guay en faisant déjà preuve de recul.

Guay, un client de B2Dix, a discuté avec ses conseillers au sein de cette entreprise de la possibilité de prendre une année de congé ou d'y aller d'un calendrier allégé afin de mieux revenir par la suite, comme l'a fait le skieur acrobatique Alexandre Bilodeau au cours de la dernière olympiade. Il semble toutefois avoir écarté cette possibilité.

«On en a parlé brièvement parce qu'Alex l'a fait, justement, a affirmé Guay. Mais c'est tellement compétitif en ski alpin. Ceux qui prennent une année de congé, c'est rare qu'ils reviennent comme avant. Même Bode Miller, qui est un des meilleurs skieurs de l'histoire, a eu de la misère quand il est revenu. Là, il semble avoir retrouvé son ski, mais reste qu'il n'est pas dominant comme à l'époque où il gagnait 10 médailles par année.»

Si Guay devait décider de ne pas poursuivre jusqu'en 2018, il prendra quand même sa retraite avec le sentiment du devoir accompli. Après tout, il est le skieur canadien à avoir décroché le plus grand nombre de podiums en carrière en Coupe du monde (21 pour le moment), et il a été champion du monde en plus d'avoir mérité le Globe de cristal du super-G.

«Je connais quand même une très bonne carrière, c'est étoffé comme palmarès, a-t-il reconnu. Mais une médaille olympique, ça aurait été la cerise sur le gâteau.»

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