Des défenseurs des droits de l'homme ont mis en garde mercredi contre toute "tentation de banalisation" de l'enquête sur le meurtre commis samedi du coordinateur de la Plateforme haïtienne des droits de l'homme et de sa femme.
Daniel Dorsinvil et sa femme Girldy Larêche ont été abattus de plusieurs balles samedi dans un quartier du centre-ville de Port-au-Prince alors que le couple revenait de la banque, selon une première version avancée par les autorités.
"Nous sommes choqués", ont réagi plusieurs responsables d'organisations haïtiennes de défense des droits de l'homme dans un communiqué commun. "Ce crime s'apparente à une double exécution préméditée, ce qui fait craindre une attaque contre le secteur des droits humains".
"Nous condamnons toute tentation d'orientation et de banalisation de l'enquête", a de son côté déclaré mercedi Antonal Mortimé, directeur exécutif de la Plateforme des droits humains: "Nous allons exiger une autopsie des corps et nous conduirons notre propre enquête". En début de semaine, le secrétaire d'Etat à la Sécurité publique, Reginald Delva, avait présenté le double meurtre comme la conséquence d'un braquage.
La police haïtienne a confirmé mercredi avoir ouvert une enquête. "Aucune arrestation n'a été faite pour le moment, mais nous allons retrouver les auteurs de ce double crime", a déclaré mercredi à l'AFP, Gary Desrosiers un des porte-parole de la police nationale d'Haïti.
La présidence haïtienne avait déploré cet "assassinat" et dénoncé la présence "d'escadrons de la mort qui continuent de semer le deuil dans les familles haïtiennes".
"Ce crime odieux contre un militant de droits humains et son épouse ne va, en aucun cas, être toléré. Des instructions formelles sont déjà passées aux instances concernées en vue de rechercher les coupables et de les traduire en justice", a assuré la ministre des Droits de l'homme, Rose-Anne Auguste.
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