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Le "Beethoven japonais" s'excuse mais maintient qu'il entend mal

Le "Beethoven japonais" s'excuse mais maintient qu'il entend mal

Le "Beethoven japonais" a présenté ses excuses mercredi pour avoir fait croire pendant 18 ans qu'il était l'auteur de nombreuses compositions, mais maintient qu'il est partiellement sourd.

"Je me sens profondément honteux d'avoir vécu une fausse vie", écrit Mamoru Samuragochi, dont la supercherie a été révélée la semaine dernière par son "nègre", Takashi Niigaki.

Avec ses lunettes fumées et sa longue chevelure noire, le "Beethoven japonais" avait conquis la gloire et les coeurs depuis une vingtaine d'années, en proclamant composer malgré sa surdité proclamée.

Selon le récit romancé de sa vie, Samuragochi était devenu complètement sourd à 35 ans, mais avait continué à composer, notamment la "Symphonie No.1, Hiroshima", en hommage aux victimes de la bombe nucléaire qui avait ravagé cette ville de l'ouest du Japon le 6 août 1945.

Après le tsunami meurtrier de mars 2011, sa "symphonie Hiroshima" était devenue le quasi hymne de la reconstruction, que l'on alla jusqu'à rebaptiser "symphonie de l'espoir".

Alors que son "nègre" a affirmé la semaine dernière que Samuragochi n'était pas sourd, ce dernier a maintenu mercredi qu'il n'entendait rien du tout jusqu'à il y a trois ans. "Depuis, je peux entendre des mots si on parle fort et lentement à l'oreille", a affirmé Samuragochi.

"Cette fois, je ne veux plus dire mensonges sur mensonges. Je jure sur le ciel et la terre que ce que j'écris aujourd'hui est la vérité", poursuit le faux compositeur qui s'est également excusé auprès de son "nègre", un professeur de musique à mi-temps.

Dans une interview à un hebdomadaire et durant sa conférence de presse la semaine dernière, Takashi Niigaki avait affirmé qu'il avait plusieurs fois tenté d'arrêter, mais que son "patron" refusait, et avait même menacé de se suicider avec sa femme pour le forcer à continuer de composer pour lui.

Cette imposture musicale a un précédent célèbre: en 2007 on avait découvert que la pianiste britannique Joyce Hatto, décédée un an plus tôt, n'était pas l'auteur de très nombreux enregistrements qui lui étaient attribués dans les dernières années de sa vie.

Le pot aux roses fut découvert par plusieurs critiques musicaux, et finalement le mari de la pianiste, qui dirigeait un label anglais, avait fini par avouer la supercherie.

kh-jlh/pn/jr

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