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Syrie: difficiles tractations à l'ONU autour d'une résolution humanitaire

Syrie: difficiles tractations à l'ONU autour d'une résolution humanitaire

Des tractations se poursuivaient lundi à l'ONU pour persuader Moscou de se rallier à un projet de résolution sur la situation humanitaire en Syrie, ont indiqué des diplomates.

Une réunion informelle à débuté lundi matin à New York autour de ce texte élaboré par le Luxembourg, l'Australie et la Jordanie et soutenu par des pays occidentaux et arabes. Outre ces trois pays, les ambassadeurs des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie) devaient y assister "mais les Russes ne sont pas venus", a indiqué un diplomate du Conseil. Le représentant chinois était également absent, selon un autre diplomate.

La Russie a eu communication du projet de résolution la semaine dernière mais n'a pas encore donné de réponse formelle. Toutefois, son ambassadeur à l'ONU Vitali Tchourkine avait affirmé il y a quelques jours que Moscou considérait une telle résolution contre-productive et préférait une "approche pragmatique", c'est-à-dire des accords locaux comme celui qui a permis l'évacuation de plusieurs centaines de civils de Homs (centre).

De leur côté les Occidentaux font valoir qu'outre Homs, il y encore des centaines de milliers de Syriens bloqués dans le reste du pays, affamés et sans assistance médicale. Ils estiment aussi "qu'il sera difficile pour les Russes de mettre leur veto à une résolution humanitaire", explique un autre diplomate du Conseil.

Le projet de résolution, dont l'AFP eu copie, réclame un accès libre et sécurisé aux populations qui ont besoin d'aide, et notamment "la levée immédiate des sièges" de plusieurs villes où des milliers de civils sont pris au piège des combats. La résolution cite la vieille ville de Homs (centre), Nubl et Zahra (dans la région d'Alep, nord) le camp palestinien de Yarmouk à Damas et plusieurs localités de la Ghouta (périphérie rurale de Damas). Ces demandes s'adressent "à toutes les parties, et en particulier aux autorités syriennes".

Celles-ci sont aussi fermement invitées à "cesser immédiatement tout bombardement aérien de zones habitées" et l'utilisation contre les civils d'engins comme les missiles Scud et les "barils d'explosifs", largués en grand nombre par l'armée de l'air syrienne à Alep. Ces méthodes "sont de nature à provoquer des blessures et une souffrance inutiles", souligne le texte qui rappelle "qu'il incombe en premier lieu aux autorités syriennes de protéger la population".

La résolution n'est pas contraignante et ne prévoit pas de sanctions automatiques en cas de non respect de ses dispositions. Mais elle laisse ouverte la possibilité pour le Conseil de voter ultérieurement des sanctions individuelles et ciblées contre ceux qui "font obstacle à l'aide humanitaire" ou commettent des violences contre les civils.

Il faudra cependant une deuxième résolution et il est hautement improbable, selon des diplomates, que les Russes acceptent de sanctionner leur allié syrien alors qu'ils ont bloqué à trois reprises depuis le début de la crise syrienne des résolutions visant à faire pression sur Damas.

avz/bdx

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