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Espagne: TVA et avortement sous le feu des critiques du cinéma aux Goyas

Espagne: TVA et avortement sous le feu des critiques du cinéma aux Goyas

Hausse de la TVA, réforme de l'avortement et absence du ministre de "l'anti-culture" José Ignacio Wert: le gouvernement de droite a été vivement critiqué, dimanche soir, lors de la cérémonie de remise des Goyas, l'équivalent espagnol des Oscars.

"Faire un film dans notre pays est un authentique acte d'héroïsme", a lancé le président de l'Académie du Cinéma espagnol, Enrique Gonzalez Macho, dans un discours très applaudi.

"Nous souffrons de l'injustice de la TVA culturelle qui a démontré son inefficacité et a causé précisément les effets contraires à ceux qui étaient recherchés", a-t-il déploré, visant l'augmentation en 2012 de la TVA sur les produits culturels de 8% à 21%, dans le cadre de la politique d'austérité du gouvernement.

"Dernièrement, 400 salles de cinéma ont fermé et plusieurs milliers d'emplois ont été perdus". "En raison d'une baisse du nombre de spectateurs les recettes des cinémas ont diminué de 102 millions d'euros" à 508 millions d'euros en 2013, soit 16% de baisse en un an, a-t-il ajouté, évoquant les effets de la crise et de la piraterie.

L'humoriste Joaquin Reyes a lui consacré un sketch ironique à l'augmentation de la TVA, dénudant son torse à la manière des Femen pour montrer une fausse poitrine barrée du slogan "augmentez la TVA".

De nombreux primés ont directement critiqué le ministre de la Culture et dénoncé son absence, officiellement pour raisons d'agenda.

"Notre cinéma, fait avec tendresse, avec effort, avec un grand talent, est bien au-dessus de notre ministre de l'anti-culture", a tranché l'acteur Javier Bardem.

Le réalisateur Juan Antonio Bayona a vu dans l'absence du ministre "le constat d'une brèche entre le cinéma et le gouvernement" tandis que le réalisateur Alejandro Hernandez appelait à la démission du ministre. "Il me semble que ce chef ne dirige pas grand chose. Il serait bien qu'il s'en aille ou qu'on fasse démissionner ce ministre", a-t-il lancé.

Au-delà, les primés ont critiqué le gouvernement sur son projet de réforme de l'avortement qui vise à supprimer l'IVG sauf en cas de viol ou de danger grave et prouvé pour la femme.

"Je veux dédicacer (mon Goya) à toutes les femmes qui luttent pour nos droits", a proclamé Marian Alvarez, meilleure actrice pour "La herida" (La Blessure).

Natalia de Molina, Goya de la meilleure révélation pour "Vivir es facil con los ojos cerrados" (Vivre est facile avec les yeux fermés), a repris le message des opposants au projet, en citant une phrase de son personnage dans le film.

"Moi, je veux que personne ne décide pour moi. Aujourd'hui je le dis avec encore plus de force: je veux que personne ne décide pour moi", a-t-elle déclaré.

L'ex-ministre conservatrice de la Culture Esperanza Aguirre a elle considéré "très respectable" l'absence du ministre, jugeant qu'il n'était "pas nécessaire" de "se rendre (à la cérémonie) pour se faire huer".

Le gouvernement de Mariano Rajoy a dit envisager de nouvelles incitations fiscales pour soutenir la Culture, en annonçant fin janvier la baisse à 10% de la TVA sur les oeuvres d'art.

gr-ib/sg/ros

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