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Second jour de discussions nucléaires entre l'Iran et l'AIEA

Second jour de discussions nucléaires entre l'Iran et l'AIEA

L'Iran a repris dimanche ses discussions avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) visant à améliorer la transparence du programme nucléaire de Téhéran, soupçonné de cacher un volet militaire, après une première journée de négociations "constructives" samedi.

Les deux parties devraient annoncer les résultats de leurs discussions à Téhéran dans l'après-midi, ont indiqué les médias iraniens.

Celles-ci interviennent dans le cadre d'une feuille de route établie en novembre entre l'AIEA et l'Iran, qui prévoyait six étapes à accomplir par Téhéran d'ici le 11 février, dont la visite d'experts de l'Agence à l'usine de production d'eau lourde d'Arak (ouest) et dans une mine d'extraction d'uranium à Gachin (sud).

Les négociations "ont été bonnes, constructives et sont en progrès", a affirmé samedi soir le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, à l'issue de deux sessions de discussions. L'équipe de cinq personnes de l'AIEA est menée par l'inspecteur en chef Tero Varjoranta et les responsables nucléaires iraniens sont dirigés par l'ambassadeur auprès de l'AIEA, Reza Najafi.

Ni l'Iran ni l'AIEA n'ont précisé si les six conditions requises dans la feuille de route avaient été remplies.

Les experts de l'AIEA ont visité le 8 décembre l'usine de production d'eau lourde d'Arak, l'un des points d'achoppement des négociations entre l'Iran et les grandes puissances.

Le site pourrait en effet fournir en théorie à l'Iran du plutonium susceptible d'offrir une alternative à l'enrichissement d'uranium pour la fabrication d'une bombe atomique.

Le chef de l'OIEA, Ali Akbar Salehi, a affirmé cette semaine que l'Iran était prêt à "faire quelques modifications dans les plans (du réacteur) pour produire moins de plutonium", tout en répétant qu'Arak était un réacteur de recherche.

Fin janvier, les experts internationaux ont également visité la mine de Gachin, qui n'avait plus été inspectée depuis 2005.

Les discussions doivent désormais aborder des questions "plus difficiles", selon le directeur de l'AIEA, Yukiya Amano.

L'heure des questions sensibles

Les activités nucléaires iraniennes ont été au coeur des inquiétudes internationales ces dix dernières années, des pays occidentaux et Israël craignant qu'elles ne cachent un volet militaire, en dépit des innombrables démentis de Téhéran.

L'AIEA tente désormais de déterminer si l'Iran a ou non a cherché à se doter de la bombe atomique avant 2003, voire ensuite.

M. Amano a affirmé en janvier qu'il était désormais temps d'aborder cette question hautement sensible.

"Nous souhaitons certainement inclure les questions (relatives) à la possible dimension militaire dans les prochaines étapes". La durée de cette nouvelle étape "dépend beaucoup de l'Iran. Cela dépend vraiment de leur coopération", selon lui.

L'AIEA reproche depuis de nombreuses années à l'Iran un manque de coopération qui entretient, selon elle, le doute sur les visées de son programme nucléaire. Elle déplore ainsi régulièrement l'impossibilité pour ses inspecteurs de se rendre sur la base militaire iranienne de Parchin, soupçonnée d'avoir abrité des essais susceptibles d'être utilisés dans le nucléaire militaire.

En parallèle aux discussions avec l'AIEA, les négociations avec le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont abouti fin novembre à Genève à un accord intérimaire en vertu duquel Téhéran a suspendu l'enrichissement d'uranium à 20% et a gelé à son niveau actuel ses autres activités nucléaires, en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales. Les discussions entre l'Iran et le groupe 5+1 sur un accord global doivent commencer le 18 février à Vienne.

La coopération de l'Iran avec les demandes de l'Agence joue un rôle essentiel dans ces dernières négociations, d'autant que l'AIEA est chargée de surveiller les mesures prévues par l'accord de Genève.

bur-cyj/tp

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