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La Géorgie garde le cap sur l'UE malgré les pressions russes (Premier ministre)

La Géorgie garde le cap sur l'UE malgré les pressions russes (Premier ministre)

La crise en Ukraine ne va pas faire reculer la Géorgie, bien décidée à signer cette année un accord d'association avec l'Union européenne car ce rapprochement est "la seule voie possible" pour l'ex-république soviétique, a affirmé mardi son Premier ministre dans un entretien à l'AFP.

"Le processus d'intégration à l'UE est irréversible", selon Irakli Garibashvili, présent cette semaine à Bruxelles pour convaincre les responsables européens de la détermination de Tbilissi.

"La priorité de la Géorgie est de signer le plus tôt possible l'accord d'association avec l'UE", d'ici "au mois d'août on l'espère", précise le jeune chef de gouvernement de 31 ans arrivé au pouvoir en novembre.

"L'Europe est la seule voie possible pour notre pays. C'est le choix du gouvernement mais aussi du peuple", souligne M. Garibashvili, en citant un récent sondage montrant que 85% des Géorgiens soutenaient le rapprochement avec l'UE.

Ce processus est bien engagé car les Européens ont avalisé l'accord d'association pour la Géorgie et la Moldavie au sommet du Partenariat oriental de Vilnius en novembre. Mais cette décision a été totalement éclipsée par le choc provoqué par le volte-face de l'Ukraine, qui a préféré accepter l'offre et l'aide de la Russie.

Pour M. Garibashvili, "on ne peut pas comparer" la situation à Kiev et à Tbilissi. "La Géorgie est moins dépendante de la Russie, qui a moins de moyens de pression politique ou économique sur nous qu'elle n'en a sur l'Ukraine", assure-t-il.

Pays de seulement 4,5 millions d'habitants, contre 45 millions pour l'Ukraine, la Géorgie entretient des relations compliquées avec le géant russe.

Les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques formelles depuis le conflit d'août 2008 et la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, deux territoires séparatistes géorgiens où sont stationnés des milliers de militaires russes.

Depuis 2012, et le départ du président pro-occidental Mikheïl Saakachvili, "nous faisons le maximum pour normaliser nos relations" avec Moscou, en entretenant "un esprit constructif", indique M. Garibashvili.

La Russie "a commencé à ouvrir son marché aux produits géorgiens, comme le vin" et les exportations "ont triplé en 2013 à 160 millions de dollars", selon lui.

Sur le dossier des "territoires occupés" (l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie), M. Garibashvili regrette en revanche la poursuite des "provocations" russes, qui "installent des barrières de fil barbelé" le long de la ligne de cessez-le-feu du conflit de 2008.

De plus, "nous n'avons vu aucune dynamique positive" sortir des négociations, appelées "Discussions de Genève", que mènent les deux pays depuis cinq ans pour prévenir un nouveau conflit, selon lui.

Dans ce contexte, "il a été très difficile pour nous de prendre la décision de participer aux Jeux Olympiques" d'hiver de Sotchi, "mais nous avons décidé de ne pas les boycotter parce qu'il n'est pas bon de mélanger la politique et le sport", explique le chef du gouvernement.

La Géorgie y enverra ainsi quatre athlètes mais aucun responsable officiel ne participera aux cérémonies.

A l'issue de sa rencontre avec M. Garibashvili, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a réaffirmé le "soutien" de l'UE à "l'intégrité territoriale de la Géorgie" et sa "préoccupation" face à la construction de barrières.

M. Garibashvili terminera mercredi sa visite à Bruxelles en se rendant au siège de l'Otan, une autre organisation occidentale que souhaite rejoindre son pays en dépit de l'hostilité de la Russie.

jri/aje/bap

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